M'étant muni d'un fort gourdin, que je taillai en forme de massue, mes habits derrière mon dos, l'excessive chaleur m'empêchant de les porter sur moi; je me mis donc en marche. Il ne m'arriva rien cette première journée, quoique j'eusse fait près de dix lieues. Excédé de fatigue, anéanti de la chaleur, les pieds brûlés par les sables ardens, où j'enfonçais jusqu'au dessus de la cheville, et voyant le soleil prêt à quitter l'horizon, je résolus de passer la nuit sur un arbre, que j'aperçus près d'un ruisseau, dont les eaux salutaires venaient de me rafraîchir. Je grimpe sur ma forteresse, et y ayant trouvé une attitude assez commode, je m'y attachai, et je dormis plusieurs heures de suite. Les rayons brûlans qui me dardèrent le lendemain matin, malgré le feuillage qui m'environnait, m'avertirent enfin qu'il était temps de poursuivre, et je le fis, toujours avec le même projet de route. Mais la faim me pressait encore, et je ne trouvais plus rien, pour la satisfaire. O viles richesses, me dis-je alors m'apercevant que j'en étais couvert, sans pouvoir me procurer avec, le plus faible secours de la vie!… quelques légers légumes, dont je verrais cette plaine semée, ne seraient-ils pas préférables à vous? Il est donc faux que vous soyez réellement estimables, et celui qui, pour aller vous arracher du sein de la terre, abandonne le sol bien plus propice qui le nourrirait sans autant de peine, n'est qu'un extravagant bien digne de mépris. Ridicules conventions humaines, que de semblables erreurs vous admettez ainsi, sans en rougir, et sans oser les replonger dans le néant, dont jamais elles n'eussent dû sortir.
A peine eus-je fait cinq lieues, cette seconde journée, que je vis beaucoup de monde devant moi. Ayant un extrême besoin de secours, mon premier mouvement fut d'aborder ceux que je voyais; le second, ramenant à mon esprit l'affreuse idée que j'étais dans des terres peuplées de mangeurs d'hommes, me fit grimper promptement sur un arbre, et attendre là, ce qu'il plairait au sort de m'envoyer.
Grand dieu! comment vous peindre ce qui se passa!… Je puis dire avec raison, que je n'ai vu de ma vie, un spectacle plus effrayant.
Les Jagas que je venais d'apercevoir, revenaient triomphans d'un combat qui s'était passé entr'eux et les sauvages du royaume de Butua, avec lesquels ils confinent. Le détachement s'arrêta sous l'arbre même sur lequel je venais de choisir ma retraite; ils étaient environ deux cents, et avaient avec eux une vingtaine de prisonniers, qu'ils conduisaient enchaînés avec des liens d'écorce d'arbres.
Arrivé là, le chef examina ses malheureux captifs, il en fit avancer six, qu'il assomma lui-même de sa massue, se plaisant à les frapper chacun sur une partie différente, et à prouver son adresse, en les abattant d'un seul coup. Quatre de ses gens les dépecèrent, et on les distribua tous sanglans à la troupe; il n'y a point de boucherie où un boeuf soit partagé avec autant de vitesse, que ces malheureux le furent, à l'instant, par leurs vainqueurs. Ils déracinèrent un des arbres voisins de celui sur lequel j'étais, en coupèrent des branches, y mirent le feu, et firent rôtir à demi, sur des charbons ardens, les pièces de viande humaine qu'ils venaient de trancher. A peine eurent-elles vu la flamme, qu'ils les avalèrent avec une voracité qui me fit frémir. Ils entremêlèrent ce repas de plusieurs traits d'une boisson qui me parut enivrante, au moins, dois-je le croire à l'espèce de rage et de frénésie, dont ils furent agités, après ce cruel repas: ils redressèrent l'arbre qu'ils avaient arraché, le fixèrent dans le sable, y lièrent un de ces malheureux vaincus, qui leur restait, puis se mirent à danser autour, en observant à chaque mesure, d'enlever adroitement, d'un fer dont ils étaient armés, un morceau de chair du corps de ce misérable, qu'ils firent mourir, en le déchiquetant ainsi en détail.6 Ce morceau de chair s'avalait crud, aussitôt qu'il était coupé; mais avant de le porter à la bouche, il fallait se barbouiller le visage avec le sang qui en découlait. C'était une preuve de triomphe. Je dois l'avouer, l'épouvante et l'horreur me saisirent tellement ici, que peu s'en fallut que mes forces ne m'abandonnassent; mais ma conservation dépendait de mon courage, je me fis violence, je surmontai cet instant de faiblesse, et me contins.
La journée toute entière se passa à ces exécrables cérémonies, et c'est sans doute une des plus cruelles que j'aie passée s de mes jours. Enfin nos gens partirent au coucher du soleil, et au bout d'un quart-d'heure, ne les apercevant plus, je descendis de mon arbre, pour prendre moi-même un peu de nourriture, que l'abattement dans lequel j'étais, me rendait presqu'indispensable.
Assurément, si j'avais eu le même goût que ce peuple féroce, j'aurais encore trouvé sur l'arène, de quoi faire un excellent repas; mais une telle idée, quelque fut ma disette, fit naître en moi tant d'horreur, que je ne voulus même pas cueillir les racines, dont je me nourrissais, dans les environs de cet horrible endroit; je m'éloignai, et après un triste et léger repas, je passai la seconde nuit dans la même position que la première.
Je commençais à me repentir vivement de la résolution que j'avais prise; il me semblait que j'aurais beaucoup mieux fait de suivre la côte, quelqu'impraticable que m'en eût paru la route, que de m'enfoncer ainsi dans les terres, où il paraissait certain que je devais être dévoré; mais j'étais déjà trop engagé; il devenait presqu'aussi dangereux pour moi, de retourner sur mes pas, que de poursuivre; j'avançai donc. Le lendemain, je traversai le champ du combat de la veille, et je crus voir qu'il y avait eu sur le lieu même, un repas semblable à celui dont j'avais été spectateur. Cette idée me fit frissonner de nouveau, et je hâtai mes pas.... O ciel! ce n'était que pour les voir arrêter bientôt.
Je devais être à environ vingt-cinq lieues de mon débarquement, lorsque trois sauvages tombèrent brusquement sur moi au débouché d'un taillis qui les avait dérobés à mes yeux; ils me parlèrent une langue que j'étais bien loin de savoir; mais leurs mouvemens et leurs actions se faisaient assez cruellement entendre, pour qu'il ne pût me rester aucun doute sur l'affreux destin qui m'était préparé. Me voyant prisonnier, ne connaissant que trop l'usage barbare qu'ils faisaient de leurs captifs, je vous laisse à penser ce que je devins.... O Léonore, m'écriai-je, tu ne reverras plus ton amant; il est à jamais perdu pour toi; il va devenir la pâture de ces monstres; nous ne nous aimerons plus, Léonore; nous ne nous reverrons jamais. Mais les expressions de la douleur étaient loin d'atteindre l'âme de ces barbares; ils ne les comprenaient seulement pas. Il m'avaient lié si étroitement, qu'à peine m'était-il possible de marcher. Un moment je me crus déshonoré de ces fers; la réflexion ranima mon courage: l'ignominie qui n'est pas méritée, me dis-je, flétrit bien plus celui qui la donne, que celui qui la reçoit; le tyran a le pouvoir d'enchaîner; l'homme sage et sensible a le droit bien plus précieux de mépriser celui qui le captive, et tel froissé qu'il sort de ces fers, souriant au despote qui l'accable, son front touche la voûte des cieux, pendant que la tête orgueilleuse de l'oppresseur s'abaisse et se couvre de fange.7
Je marchai près de six heures avec ces barbares, dans l'affreuse position que je viens de vous dire, au bout desquelles, j'aperçus une espèce de bourgade construite avec régularité, et dont la principale maison me parut vaste, et assez belle, quoique de branches d'arbres et de joncs, liés à des pieux. Cette maison était celle du prince, la ville était sa capitale, et j'étais en un mot, dans le royaume de Butua, habité par des peuples antropophages, dont les moeurs et les cruautés surpassent en dépravation tout ce qui a été écrit et dit, jusqu'à présent, sur le compte des peuples les plus féroces. Comme aucun Européen n'était parvenu dans cette partie, que les Portugais n'y avaient point encore pénétré pour lors, malgré le désir qu'ils avaient de s'en emparer, pour établir par là le fil de communication entre leur colonie de Benguele, et celle qu'ils ont à Zimbaoé, près du Zanguebar et du Monomotapa. Comme, dis-je, il n'existe aucune relation de ces contrées, j'imagine que vous ne serez pas fâché d'apprendre quelques détails sur la manière dont ces peuples se conduisent, j'affaiblirai sans doute ce que cette relation pourra présenter d'indécent; mais pour être vrai, je serai pourtant obligé quelquefois de révéler des horreurs qui vous révolteront. Comment pourrai-je autrement vous peindre le peuple le plus cruel et le plus dissolu de la terre?
Aline ici voulut se retirer, mon cher Valcour, et je me flatte que tu reconnais là cette fille sage, qu'alarme et fait rougir la plus légère offense à la pudeur. Mais madame de Blamont soupçonnant le chagrin qu'allait lui causer la perte du récit intéressant de Sainville, lui ordonna de rester, ajoutant qu'elle comptait assez sur l'honnêteté et la manière noble de s'exprimer, de son jeune hôte, pour croire qu'il mettrait dans sa narration, toute la pureté qu'il pourrait, et qu'il gazerait les choses trop fortes.... Pour de la pureté dans les expressions, tant qu'il vous plaira, interrompit le comte; mais pour des gazes, morbleu, mesdames, je m'y oppose; c'est avec toutes ces délicatesses de femmes, que nous ne savons rien, et si messieurs les marins eussent voulu parler plus clair, dans leurs dernières relations, nous connaîtrions aujourd'hui les moeurs des insulaires du Sud, dont nous n'avons que les plus imparfaits détails; ceci n'est pas une historiette indécente: monsieur ne va pas nous faire un roman; c'est une partie de l'histoire humaine, qu'il va peindre; ce sont des développemens de moeurs; si vous voulez profiter de ces récits, si vous désirez y apprendre quelque chose, il faut donc qu'ils soient exacts, et ce qui est gaze, ne l'est jamais. Ce sont les esprits impurs qui s'offensent de tout. Monsieur, poursuivit le comte, en s'adressant à Sainville, les dames qui nous entourent ont trop de vertu, pour que des relations historiques puissent échauffer leur imagination. Plus l'infamie du vice est découverte aux gens du monde, (a écrit quelque part un homme célèbre,) et plus est grande l'horreur qu'en conçoit une âme vertueuse. Y eut-il même quelques obscénités dans ce que vous allez nous dire, eh bien, de telles choses révoltent, dégoûtent, instruisent, mais n'échauffent jamais.... Madame, continua ce vieux et honnête militaire, en fixant madame de Blamont, souvenez-vous que l'impératrice Livie, à laquelle je vous ai toujours comparée, disait que des hommes nuds étaient des statues pour des femmes chastes. Parlez, monsieur, parlez, que vos mots soient décents; tout passe avec de bons termes; soyez honnête et vrai, et sur-tout ne nous cachez rien; ce qui vous est arrivé, ce que vous avez vu, nous paraît trop intéressant, pour que nous en voulions rien perdre.
Le palais du roi de Butua reprit Sainville, est gardé par des femmes noires, jaunes, mulâtres et blafardes8, excepté les dernières, toujours petites et rabougries. Celles que je pus voir, me parurent grandes, fortes, et de l'âge de 20 à 30 ans. Elles étaient absolument nues, dénuées même du pague qui couvre les parties de la pudeur chez les autres peuples de l'Afrique, toutes étaient armées d'arcs et de flèches; dès qu'elles nous virent, elles se rangèrent en haye, et nous laissèrent passer au milieu d'elles. Quoique ce palais n'ait qu'un rez-de-chaussée, il est extrêmement vaste. Nous traversâmes plusieurs appartemens meublés de nattes, avant que d'arriver où était le roi. Des troupes de femmes se tenaient dans les différentes pièces où nous passions. Un dernier poste de six, infiniment mieux faites, et plus grandes, nous ouvrit enfin une porte de claye, qui nous introduisit où se tenait le monarque. On le voyait élevé au fond de cette pièce, dans un gradin, à-demi couché sur des coussins de feuilles, placées sur des nattes très-artistement travaillées; il était entouré d'une trentaine de filles, beaucoup plus jeunes que celles que j'avais vu remplir les fonctions militaires. Il y en avait encore dans l'enfance, et le plus grand nombre, de douze à seize ans. En face du trône, se voyait un autel élevé de trois pieds, sur lequel était une idole, représentant une figure horrible, moitié homme, moitié serpent, ayant les mamelles d'une femme, et les cornes d'un bouc; elle était teinte de sang. Tel était le Dieu du pays; sur les marches de l'autel … le plus affreux spectacle s'offrit bientôt à mes regards. Le prince venait de faire un sacrifice humain; l'endroit où je le trouvais, était son temple, et les victimes récemment immolées, palpitaient encore aux pieds de l'idole.... Les macérations dont le corps de ces malheureuses hosties étaient encore couverts … le sang qui ruisselait de tous cotes … ces têtes séparées des troncs,… achevèrent de glacer mes sens.... Je tressaillis d'horreur.
Le prince demanda qui j'étais, et quand on l'en eut instruit, il me montra du doigt un grand homme blanc, sec et basané, d'environ 65 ans, qui, sur l'ordre du monarque, s'approcha de moi, et me parla sur-le-champ une langue européenne; je dis en italien à cet interprète, que je n'entendais point la langue dont il se servait; il me répondit aussitôt en bon toscan, et nous nous liâmes. Cet homme était portugais; il se nommait Sarmiento, pris, comme je venais de l'être, il y avait environ vingt ans. Il s'était attaché à cette cour, depuis cet intervalle, et n'avait plus pensé à l'Europe. J'appris par son moyen, mon histoire à Ben Mâacoro; (c'était le nom du prince.) Il avait paru en désirer toutes les circonstances; je ne lui en déguisai aucunes. Il rit à gorge déployée, quand on lui dit que j'affrontais tant de périls pour une femme. En voilà deux mille dans ce palais, dit-il, qui ne me feraient seulement pas bouger de ma place. Vous êtes fous, continua-t-il, vous autres Européens, d'idolâtrer ce sexe; une femme est faite pour qu'on en jouisse, et non pour qu'on l'adore; c'est offenser les Dieux de son pays, que de rendre à de simples créatures, le culte qui n'est dû qu'à eux. Il est absurde d'accorder de l'autorité aux femmes, très-dangereux de s'asservir à elles; c'est avilir son sexe, c'est dégrader la nature, c'est devenir esclaves des êtres au-dessus desquels elle nous a placés. Sans m'amuser à réfuter ce raisonnement, je demandai au Portugais où le prince avait acquis ces connaissances sur nos nations. Il en juge sur ce que je lui ai dit, me répondit Sarmiento; il n'a jamais vu d'Européen, que vous et moi. Je sollicitai ma liberté; le prince me fit approcher de lui; j'étais nud: il examina mon corps; il le toucha par-tout, à-peu-près de la même façon qu'un boucher examine un boeuf, et il dit à Sarmiento, qu'il me trouvait trop maigre, pour être mangé, et trop âgé pour ses plaisirs.... Pour ses plaisirs, m'écriai-je.... Eh quoi! ne voilà-t-il pas assez de femmes?… C'est précisément parce qu'il en a de trop, qu'il en est rassasié, me répondit l'interprète.... O Français! ne connais-tu donc pas les effets de la satiété; elle déprave, elle corrompt les goûts, et les rapproche de la nature, en paraissant les en écarter.... Lorsque le grain germe dans la terre, lorsqu'il se fertilise et se reproduit, est-ce autrement que par corruption, et la corruption n'est-elle pas la première des loix génératrices? Quand tu seras resté quelque temps ici, quand tu auras connu les moeurs de cette nation, tu deviendras peut-être plus philosophe.—Ami, dis-je au Portugais, tout ce que je vois, et tout ce que tu m'apprends, ne me donne pas une fort grande envie d'habiter chez elle; j'aime mieux retourner en Europe, où l'on ne mange pas d'hommes, où l'on ne sacrifie pas de filles, et où on ne se sert pas de garçons.—Je vais le demander pour toi, me répondit le Portugais, mais je doute fort que tu l'obtiennes. Il parla en effet au roi, et la réponse fut négative. Cependant on ôta mes liens, et le monarque me dit que celui qui m'expliquait ses pensées, vieillissant, il me destinait à le remplacer; que j'apprendrais facilement, par son moyen, la langue de Butua; que le Portugais me mettrait au fait de mes fonctions à la cour, et qu'on ne me laissait la vie, qu'aux conditions que je les remplirais. Je m'inclinai, et nous nous retirâmes.
Sarmiento m'apprit de quelles espèces étaient ces fonctions; mais préalablement il m'expliqua différentes choses nécessaires à me donner une idée du pays où j'étais. Il me dit que le royaume de Butua était beaucoup plus grand qu'il ne paraissait; qu'il s'étendait d'une part, au midi, jusqu'à la frontière des Hottentots, voisinage qui me séduisit, par l'espérance que je conçus, de regagner un jour par-là, les possessions hollandaises, que j'avais tant d'envie d'atteindre.
Au nord, poursuivit Sarmiento, cet état-ci s'étend jusqu'au royaume de Monoe-mugi; il touche les monts Lutapa, vers l'orient, et confine à l'occident, aux Jagas; tout cela, dans une étendue aussi considérable que le Portugal. De toutes les parties de ce royaume, continua mon instituteur, il arrive chaque mois des tributs de femmes au monarque; tu seras l'inspecteur de cette espèce d'impôt; tu les examineras, mais simplement leur corps; on ne te les montrera jamais que voilées; tu recevras les mieux faites, tu réformeras les autres. Le tribut monte ordinairement à cinq mille; tu en maintiendras toujours sur ce nombre, un complet de deux mille: voilà tes fonctions. Si tu aimes les femmes, tu souffriras sans-doute, et de ne les pas voir, et d'être obligé de les céder, sans en jouir. Au reste, réfléchis à ta réponse; tu sais ce que t'a dit l'empereur: ou cela, ou la mort; il ne ferait peut-être pas la même grâce à d'autres. Mais, d'où vient, demandai-je au Portugais, choisit-il un Européen, pour la partie que tu viens de m'expliquer; un homme de sa nation s'entendrait moins mal, ce me semble, au genre de beauté qui lui convient? Point du tout; il prétend que nous nous y connaissons mieux que ses sujets; quelques réflexions que je lui communiquai sur cela, quand j'arrivai ici, le convainquirent de la délicatesse de mon goût, et de la justesse de mes idées; il imagina de me donner l'emploi dont je viens de te parler. Je m'en suis assez bien acquitté; je vieillis, il veut me remplacer; un Européen se présente à lui, il lui suppose les mêmes lumières, il le choisît, rien de plus simple.
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