Читать бесплатно книгу «Les contemplations. Aujourd'hui, 1843-1856» Виктора Мари Гюго полностью онлайн — MyBook

XVI
MORS

 
Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule.
Dans l'ombre où l'on dirait que tout tremble et recule,
L'homme suivait des yeux les lueurs de la faulx.
Et les triomphateurs sous les arcs triomphaux
Tombaient; elle changeait en désert Babylone,
Le trône en l'échafaud et l'échafaud en trône,
Les roses en fumier, les enfants en oiseaux,
L'or en cendre, et les yeux des mères en ruisseaux.
 
 
Et les femmes criaient: – Rends-nous ce petit être.
Pour le faire mourir, pourquoi l'avoir fait naître? -
Ce n'était qu'un sanglot sur terre, en haut, en bas;
Des mains aux doigts osseux sortaient des noirs grabats;
Un vent froid bruissait dans les linceuls sans nombre;
Les peuples éperdus semblaient sous la faulx sombre
Un troupeau frissonnant qui dans l'ombre s'enfuit;
Tout était sous ses pieds deuil, épouvante et nuit.
Derrière elle, le front baigné de douces flammes,
Un ange souriant portait la gerbe d'âmes.
 
Mars 1854.

XVII
CHARLES VACQUERIE

 
Il ne sera pas dit que ce jeune homme, ô deuil!
Se sera de ses mains ouvert l'affreux cercueil
Où séjourne l'ombre abhorrée,
Hélas! et qu'il aura lui-même dans la mort
De ses jours généreux, encor pleins jusqu'au bord,
Renversé la coupe dorée,
 
 
Et que sa mère, pâle et perdant la raison,
Aura vu rapporter au seuil de sa maison,
Sous un suaire aux plis funèbres,
Ce fils, naguère encor pareil au jour qui naît,
Maintenant blême et froid, tel que la mort venait
De le faire pour les ténèbres;
 
 
Il ne sera pas dit qu'il sera mort ainsi,
Qu'il aura, coeur profond et par l'amour saisi,
Donné sa vie à ma colombe,
Et qu'il l'aura suivie au lieu morne et voilé,
Sans que la voix du père à genoux ait parlé
À cette âme dans cette tombe!
 
 
En présence de tant d'amour et de vertu,
Il ne sera pas dit que je me serai tu,
Moi qu'attendent les maux sans nombre!
Que je n'aurai point mis sur sa bière un flambeau,
Et que je n'aurai pas devant son noir tombeau
Fait asseoir une strophe sombre!
 
 
N'ayant pu la sauver, il a voulu mourir.
Sois béni, toi qui, jeune, à l'âge où vient s'offrir
L'espérance joyeuse encore,
Pouvant rester, survivre, épuiser tes printemps,
Ayant devant les yeux l'azur de tes vingt ans
Et le sourire de l'aurore,
 
 
À tout ce que promet la jeunesse, aux plaisirs,
Aux nouvelles amours, aux oublieux désirs
Par qui toute peine est bannie,
À l'avenir, trésor des jours à peine éclos,
À la vie, au soleil, préféras sous les flots
L'étreinte de cette agonie!
 
 
Oh! quelle sombre joie à cet être charmant
De se voir embrassée au suprême moment,
Par ton doux désespoir fidèle!
La pauvre âme a souri dans l'angoisse, en sentant
À travers l'eau sinistre et l'effroyable instant
Que tu t'en venais avec elle!
 
 
Leurs âmes se parlaient sous les vagues rumeurs.
-Que fais-tu? disait-elle. – Et lui disait: – Tu meurs
Il faut bien aussi que je meure! -
Et, les bras enlacés, doux couple frissonnant,
Ils se sont en allés dans l'ombre; et maintenant,
On entend le fleuve qui pleure.
 
 
Puisque tu fus si grand, puisque tu fus si doux
Que de vouloir mourir, jeune homme, amant, époux,
Qu'à jamais l'aube en ta nuit brille!
Aie à jamais sur toi l'ombre de Dieu penché!
Sois béni sous la pierre où te voilà couché!
Dors, mon fils, auprès de ma fille!
 
 
Sois béni! que la brise et que l'oiseau des bois,
Passants mystérieux, de leur plus douce voix
Te parlent dans ta maison sombre!
Que la source te pleure avec sa goutte d'eau!
Que le frais liseron se glisse en ton tombeau
Comme une caresse de l'ombre!
 
 
Oh! s'immoler, sortir avec l'ange qui sort,
Suivre ce qu'on aima dans l'horreur de la mort,
Dans le sépulcre ou sur les claies,
Donner ses jours, son sang et ses illusions!.. -
Jésus baise en pleurant ces saintes actions
Avec les lèvres de ses plaies.
 
 
Rien n'égale ici-bas, rien n'atteint sous les cieux
Ces héros, doucement saignants et radieux,
Amour, qui n'ont que toi pour règle;
Le génie à l'oeil fixe, au vaste élan vainqueur,
Lui-même est dépassé par ces essors du coeur;
L'ange vole plus haut que l'aigle.
 
 
Dors! – O mes douloureux et sombres bien-aimés!
Dormez le chaste hymen du sépulcre! dormez!
Dormez au bruit du flot qui gronde,
Tandis que l'homme souffre, et que le vent lointain
Chasse les noirs vivants à travers le destin,
Et les marins à travers l'onde!
 
 
Ou plutôt, car la mort n'est pas un lourd sommeil,
Envolez-vous tous deux dans l'abîme vermeil,
Dans les profonds gouffres de joie,
Où le juste qui meurt semble un soleil levant,
Où la mort au front pâle est comme un lys vivant,
Où l'ange frissonnant flamboie!
 
 
Fuyez, mes doux oiseaux! évadez-vous tous deux
Loin de notre nuit froide et loin du mal hideux!
Franchissez l'éther d'un coup d'aile!
Volez loin de ce monde, âpre hiver sans clarté,
Vers cette radieuse et bleue éternité,
Dont l'âme humaine est l'hirondelle!
 
 
O chers êtres absents, on ne vous verra plus
Marcher au vert penchant des coteaux chevelus,
Disant tout bas de douces choses!
Dans le mois des chansons, des nids et des lilas,
Vous n'irez plus semant des sourires, hélas!
Vous n'irez plus cueillant des roses!
 
 
On ne vous verra plus, dans ces sentiers joyeux,
Errer, et, comme si vous évitiez les yeux
De l'horizon vaste et superbe,
Chercher l'obscur asile et le taillis profond
Où passent des rayons qui tremblent et qui font
Des taches de soleil sur l'herbe!
 
 
Villequier, Caudebec, et tous ces frais vallons,
Ne vous entendront plus vous écrier: «Allons,
Le vent est bon, la Seine est belle!»
Comme ces lieux charmants vont être pleins d'ennui!
Les hardis goëlands ne diront plus: C'est lui!
Les fleurs ne diront plus: C'est elle!
 
 
Dieu, qui ferme la vie et rouvre l'idéal,
Fait flotter à jamais votre lit nuptial
Sous le grand dôme aux clairs pilastres;
En vous prenant la terre, il vous prit les douleurs;
Ce père souriant, pour les champs pleins de fleurs,
Vous donne les cieux remplis d'astres!
 
 
Allez des esprits purs accroître la tribu.
De cette coupe amère où vous n'avez pas bu,
Hélas! nous viderons le reste.
Pendant que nous pleurons, de sanglots abreuvés,
Vous, heureux, enivrés de vous-mêmes, vivez
Dans l'éblouissement céleste!
 
 
Vivez! aimez! ayez les bonheurs infinis.
Oh! les anges pensifs, bénissant et bénis,
Savent seuls, sous les sacrés voiles,
Ce qu'il entre d'extase, et d'ombre, et de ciel bleu,
Dans l'éternel baiser de deux âmes que Dieu
Tout à coup change en deux étoiles!
 
Jersey, 4 septembre 1852.

LIVRE CINQUIÈME
EN MARCHE

I
À AUG. V

 
Et toi, son frère, sois le frère de mes fils.
Coeur fier, qui du destin relèves les défis,
Suis à côté de moi la voie inexorable.
Que ta mère au front gris soit ma soeur vénérable!
Ton frère dort couché dans le sépulcre noir;
Nous, dans la nuit du sort, dans l'ombre du devoir,
Marchons à la clarté qui sort de cette pierre.
Qu'il dorme, voyant l'aube à travers sa paupière!
Un jour, quand on lira nos temps mystérieux,
Les songeurs attendris promèneront leurs yeux
De toi, le dévouement, à lui, le sacrifice.
Nous habitons du sphinx le lugubre édifice;
Nous sommes, coeurs liés au morne piédestal,
Tous la fatale énigme et tous le mot fatal.
Ah! famille! ah! douleur! ô soeur! ô mère! ô veuve!
O sombres lieux, qu'emplit le murmure du fleuve!
Chaste tombe jumelle au pied du coteau vert!
Poëte, quand mon sort s'est brusquement ouvert,
Tu n'as pas reculé devant les noires portes,
Et, sans pâlir, avec le flambeau que tu portes,
Tes chants, ton avenir que l'absence interrompt,
Et le frémissement lumineux de ton front,
Trouvant la chute belle et le malheur propice,
Calme, tu t'es jeté dans le grand précipice!
Hélas! c'est par les deuils que nous nous enchaînons.
O frères, que vos noms soient mêlés à nos noms!
Dieu vous fait des rayons de toutes nos ténèbres.
Car vous êtes entrés sous nos voûtes funèbres;
Car vous avez été tous deux vaillants et doux;
Car vous avez tous deux, vous rapprochant de nous
À l'heure où vers nos fronts roulait le gouffre d'ombre,
Accepté notre sort dans ce qu'il a de sombre,
Et suivi, dédaignant l'abîme et le péril,
Lui, la fille au tombeau, toi, le père à l'exil!
 
Jersey, Marine-Terrace, 4 septembre 1852.

II
AU FILS D'UN POËTE

 
Enfant, laisse aux mers inquiètes
Le naufragé, tribun ou roi;
Laisse s'en aller les poëtes!
La poésie est près de toi.
 
 
Elle t'échauffe, elle t'inspire,
O cher enfant, doux alcyon,
Car ta mère en est le sourire,
Et ton père en est le rayon.
 
 
Les yeux en pleurs, tu me demandes
Où je vais, et pourquoi je pars.
Je n'en sais rien; les mers sont grandes;
L'exil s'ouvre de toutes parts.
 
 
Ce que Dieu nous donne, il nous l'ôte.
Adieu, patrie! adieu, Sion!
Le proscrit n'est pas même un hôte,
Enfant, c'est une vision.
 
 
Il entre, il s'assied, puis se lève,
Reprend son bâton et s'en va.
Sa vie erre de grève en grève
Sous le souffle de Jéhovah.
 
 
Il fuit sur les vagues profondes,
Sans repos, toujours en avant.
Qu'importe ce qu'en font les ondes!
Qu'importe ce qu'en fait le vent
 
 
Garde, enfant, dans ta jeune tête
Ce souvenir mystérieux,
Tu l'as vu dans une tempête
Passer comme l'éclair des deux.
 
 
Son âme aux chocs habituée
Traversait l'orage et le bruit.
D'où sortait-il? De la nuée.
Où s'enfonçait-il? Dans la nuit.
 
Paris, juillet 1838.

III
ÉCRIT EN 1846

 
«… Je vous ai vu enfant, monsieur, chez votre
respectable mère, et nous sommes même un peu
parents, je crois. J'ai applaudi à vos premières
odes, la Vendée, Louis XVII… Dès 1827, dans votre
ode dite À la colonne, vous désertiez les saines doctrines,
vous abjuriez la légitimité; la faction libérale
battait des mains à votre apostasie. J'en gémissais…
Vous êtes aujourd'hui, monsieur, en démagogie
pure, en plein jacobinisme. Votre discours d'anarchiste
sur les affaires de Gallicie est plus digne du
tréteau d'une Convention que de la tribune d'une
chambre des pairs. Vous en êtes à la carmagnole…
Vous vous perdez, je vous le dis. Quelle est donc
votre ambition? Depuis ces beaux jours de votre
adolescence monarchique, qu'avez-vous fait? où
allez-vous?..»
 
(Le marquis du C. d'E… -Lettre à Victor Hugo, Paris, 1846.)
I
 
Marquis, je m'en souviens, vous veniez chez ma mère.
Vous me faisiez parfois réciter ma grammaire;
Vous m'apportiez toujours quelque bonbon exquis;
Et nous étions cousins quand on était marquis.
Vous étiez vieux, j'étais enfant; contre vos jambes
Vous me preniez, et puis, entre deux dithyrambes
En l'honneur de Coblentz et des rois, vous contiez
Quelque histoire de loups, de peuples châtiés,
D'ogres, de jacobins, authentique et formelle,
Que j'avalais avec vos bonbons, pêle-mêle,
Et que je dévorais de fort bon appétit
Quand j'étais royaliste et quand j'étais petit.
 
 
J'étais un doux enfant, le grain d'un honnête homme.
Quand, plein d'illusions, crédule, simple, en somme,
Droit et pur, mes deux yeux sur l'idéal ouverts,
Je bégayais, songeur naïf, mes premiers vers,
Marquis, vous leur trouviez un arrière-goût fauve,
Les Grâces vous ayant nourri dans leur alcôve;
Mais vous disiez: «Pas mal! bien! c'est quelqu'un qui naît!»
Et, souvenir sacré! ma mère rayonnait.
 
 
Je me rappelle encor de quel accent ma mère
Vous disait: «Bonjour.» Aube! avril! joie éphémère!
Où donc est ce sourire? où donc est cette voix?
Vous fuyez donc ainsi que les feuilles des bois,
O baisers d'une mère! aujourd'hui, mon front sombre,
Le même front, est là, pensif, avec de l'ombre,
Et les baisers de moins et les rides de plus!
 
 
Vous aviez de l'esprit, marquis. Flux et reflux,
Heur, malheur, vous avaient laissé l'âme assez nette;
Riche, pauvre, écuyer de Marie-Antoinette,
Émigré, vous aviez, dans ce temps incertain,
Bien supporté le chaud et le froid du destin.
Vous haïssiez Rousseau, mais vous aimiez Voltaire.
Pigault-Lebrun allait à votre goût austère,
Mais Diderot était digne du pilori.
 
 
Vous détestiez, c'est vrai, madame Dubarry,
Tout en divinisant Gabrielle d'Estrée.
Pas plus que Sévigné, la marquise lettrée,
Ne s'étonnait de voir, douce femme rêvant,
Blêmir au clair de lune et trembler dans le vent,
Aux arbres du chemin, parmi les feuilles jaunes,
Les paysans pendus par ce bon duc de Chaulnes,
Vous ne preniez souci des manants qu'on abat
Par la force, et du pauvre écrasé sous le bât.
Avant quatre-vingt-neuf, galant incendiaire,
Vous portiez votre épée en quart de civadière;
La poudre blanchissait votre dos de velours;
Vous marchiez sur le peuple à pas légers-et lourds.
 
 
Quoique les vieux abus n'eussent rien qui vous blesse,
Jeune, vous aviez eu, vous, toute la noblesse,
Montmorency, Choiseul, Noaille, esprits charmants,
Avec la royauté des querelles d'amants;
Brouilles, roucoulements; Bérénice avec Tite.
La Révolution vous plut toute petite;
Vous emboîtiez le pas derrière Talleyrand;
Le monstre vous sembla d'abord fort transparent,
Et vous l'aviez tenu sur les fonts de baptême.
Joyeux, vous aviez dit au nouveau-né: Je t'aime!
Ligue ou Fronde, remède au déficit, protêt,
Vous ne saviez pas trop au fond ce que c'était;
Mais vous battiez des mains gaîment, quand Lafayette
Fit à Léviathan sa première layette.
 
 
Plus tard, la peur vous prit quand surgit le flambeau.
Vous vîtes la beauté du tigre Mirabeau.
Vous nous disiez, le soir, près du feu qui pétille,
Paris de sa poitrine arrachant la Bastille,
Le faubourg Saint-Antoine accourant en sabots,
Et ce grand peuple, ainsi qu'un spectre des tombeaux,
Sortant, tout effaré, de son antique opprobre,
Et le vingt juin, le dix août, le six octobre,
Et vous nous récitiez les quatrains que Boufflers,
Mêlait en souriant à ces blêmes éclairs.
 
 
Car vous étiez de ceux qui, d'abord, ne comprirent
Ni le flot, ni la nuit, ni la France, et qui rirent;
Qui prenaient tout cela pour des jeux innocents;
Qui, dans l'amas plaintif des siècles rugissants
Et des hommes hagards, ne voyaient qu'une meute;
Qui, légers, à la foule, à la faim, à l'émeute,
Donnaient à deviner l'énigme du salon;
Et qui, quand le ciel noir s'emplissait d'aquilon,
Quand, accroupie au seuil du mystère insondable
La Révolution se dressait formidable,
Sceptiques, sans voir l'ongle et l'oeil fauve qui luit,
Distinguant mal sa face étrange dans la nuit,
Presque prêts à railler l'obscurité difforme,
Jouaient à la charade avec le sphinx énorme.
 
 
Vous nous disiez: «Quel deuil! les gueux, les mécontents,
Ont fait rage; on n'a pas su s'arrêter à temps.
Une transaction eût tout sauvé peut-être.
Ne peut-on être libre et le roi rester maître?
Le peuple conservant le trône eût été grand.»
Puis vous deveniez triste et morne; et, murmurant:
«Les plus sages n'ont pu sauver ce bon vieux trône.
Tout est mort; ces grands rois, ce Paris Babylone,
Montespan et Marly, Maintenon et Saint-Cyr!»
Vous pleuriez. – Et, grand Dieu! pouvaient-ils réussir,
Ces hommes qui voulaient, combinant vingt régimes
La loi qui nous froissa, l'abus dont nous rougîmes,
Vieux codes, vieilles moeurs, droit divin, nation,
Chausser de royauté la Révolution?
La patte du lion creva cette pantoufle!
 
II
 
Puis vous m'avez perdu de vue; un vent qui souffle
Disperse nos destins, nos jours, notre raison,
Nos coeurs, aux quatre coins du livide horizon;
Chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière.
La seconde âme en nous se greffe à la première;
Toujours la même tige avec une autre fleur.
J'ai connu le combat, le labeur, la douleur,
Les faux amis, ces noeuds qui deviennent couleuvres;
J'ai porté deuils sur deuils; j'ai mis oeuvres sur oeuvres;
Vous ayant oublié, je ne le cache pas,
Marquis; soudain j'entends dans ma maison un pas,
C'est le vôtre, et j'entends une voix, c'est la vôtre,


























































 



 


















































































































 





























































































 
































































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