Читать бесплатно книгу «Les mystères du peuple, Tome V» Эжена Сю полностью онлайн — MyBook
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– Pourquoi donc pas, quand elles sont gentilles? – répondit audacieusement cette fillette sans baisser les yeux devant Brunehaut qui l'écoutait et la contemplait d'un air pensif. – Mais, hélas! – reprit Blandine avec un demi-soupir, – je n'ai pas eu cette fois le bonheur de tomber aux mains d'un seigneur. Un vieux leude, à moustaches blanches et des moins amoureux, m'a eue pour sa part du butin, et il m'a vendue tout de suite au seigneur Samuel; mais enfin peut-être une chance heureuse me viendra-t-elle? Que dis-je! – ajouta Blandine en adressant à Brunehaut son plus gracieux sourire, – n'est-ce pas déjà un grand, un inespéré bonheur que d'avoir été conduite en votre présence, ô reine illustre!

Brunehaut, après avoir réfléchi pendant quelques instants, dit au marchand: – Juif, je t'achèterai une de ces deux esclaves.

– Illustre reine! laquelle des deux prenez-vous, Aurélie ou Blandine?

– Je ne sais encore… elles resteront au palais jusqu'à ce soir… on va les conduire dans l'appartement de mes femmes.

Chrotechilde, à un signe de la reine, frappa le timbre; la vieille femme reparut; la confidente de Brunehaut lui dit: – Emmenez ces deux esclaves…

– Illustre reine! choisissez-moi… – dit Blandine en se retournant une dernière fois vers Brunehaut, tandis que le juif enveloppait soigneusement de son voile cette petite diablesse. – Oh! choisissez-moi, glorieuse reine! vous ferez une bonne œuvre… je voudrais tant rester à la cour…

– Tais-toi donc, effrontée, – disait tout bas Samuel en poussant doucement Blandine vers la porte de la chambre à coucher de la reine que Chrotechilde désignait du geste. – Trop est trop, ces familiarités peuvent déplaire à notre redoutable souveraine!

Les deux jeunes filles, l'une toute joyeuse, l'autre chancelante et accablée, entrèrent dans l'appartement de la reine, tandis que, après avoir une dernière fois humblement salué Brunehaut, le juif quitta la salle en refermant sur lui le rideau de cuir qui masquait la baie de l'escalier tournant.

Brunehaut et sa confidente restèrent seules.

(Et maintenant, ô vous! descendants de Joël, qui en ce moment allez continuer de lire ce récit, le dégoût, l'horreur, l'épouvante que vous éprouverez n'égalera jamais le dégoût, l'horreur, l'épouvante dont je suis saisi en écrivant la scène sans nom qui va se passer entre ces deux exécrables vieilles.)

– Madame, – dit Chrotechilde à Brunehaut, – à qui donc destinez-vous celle des deux esclaves que vous voulez acheter?

– Tu me le demandes?

– Oui, madame…

– Chrotechilde… l'âge affaiblit ta pénétration habituelle… c'est fâcheux…

– Madame, expliquez-vous!..

– Il faut que j'éprouve jusqu'où peut aller ce manque d'intelligence si nouveau chez toi…

– En vérité, madame, je m'y perds…

– Dis-moi, Chrotechilde, lorsque mon fils Childebert est mort assassiné par Frédégonde, il m'a laissé, n'est-ce pas, la tutelle de mes deux petits-fils Thierry et Theudebert?

– Oui… madame… mais moi je vous parlais de ces esclaves…

– Justement… mais écoute… À quel âge mon petit-fils Theudebert était-il père?..

– À TREIZE ANS, madame[A]; car à cet âge il eut un fils de Bilichilde, cette esclave brune aux yeux verts, que vous avez payée si cher… Je vois encore son regard fauve, étrange comme sa beauté… Du reste, une taille de nymphe, des cheveux crépus d'un noir de jais traînant jusqu'à terre… Je n'ai de ma vie vu pareille chevelure…

– Cette esclave… qui la mit un soir dans le lit de mon petit-fils, alors à peine âgé de douze ans?..

– Vous, Madame[B]; je vous accompagnais… Ah! ah! ah! j'en ris de souvenir… Il avait d'abord une peur, cet innocent; mais comme vous voilà devenue sombre…

– Cette vile esclave! cette Bilichilde, malgré les autres concubines que nous avons données à mon petit-fils Theudebert, n'avait-elle pas pris sur lui un funeste ascendant?

– Si funeste, madame, qu'elle nous a fait toutes deux chasser de Metz et conduire prisonnières jusqu'à Arcis-sur-Aube, confins de la Bourgogne, royaume de votre autre petit-fils Thierry. Mais c'est là, madame, une vieille histoire: cette Bilichilde n'a-t-elle pas été, l'an dernier, étranglée par votre petit-fils[C], ce farouche idiot ayant passé de l'amour à la haine, et lui-même, après la bataille de Tolbiac, vaincu par son frère, que vous aviez déchaîné contre lui, n'a-t-il pas été, selon vos ordres, tonsuré, puis poignardé? Enfin son fils, âgé de cinq ans, n'a-t-il pas eu la tête brisée contre une pierre[D]? que voulez-vous de plus?..

– Chez moi la haine survit à la vengeance, comme le poignard survit au meurtre.

– Et vous n'êtes point, madame, en ceci, raisonnable… Haïr au delà de la tombe, c'est naïf pour notre âge.

– Mais passons… Ainsi, ce que nous venons de dire ne t'ouvre point l'esprit…

– À l'endroit de ces deux jolies esclaves?

– Oui…

– Non, madame…

– Poursuivons… Puisque ton intelligence est à ce point devenue obtuse… dis-moi, avant que nous n'ayons mis cette Bilichilde dans son lit, quel était le caractère de mon petit-fils Theudebert?

– Violent, actif, déterminé, opiniâtre et surtout fort glorieux… À dix ans ou onze ans, il sentait déjà l'orgueilleuse ardeur de son sang loyal, et disait fièrement: «Je suis roi d'Austrasie, moi!»

– Et deux ans… un an même après qu'il a eu possédé cette esclave brune aux yeux verts et aux cheveux crépus, si judicieusement choisie par toi, Chrotechilde, quel était le caractère de mon petit-fils?

– Oh! madame, Theudebert était méconnaissable… Énervé, indécis, languissant, il n'avait plus que la volonté d'aller du lit à la table avec ses concubines… Car nous avions donné des compagnes à la Bilichilde… C'est à peine s'il avait le courage de chasser au faucon, divertissement de femme; la chasse aux bêtes fauves était pour lui trop fatigante. Cela ne m'étonnait point; né robuste, pétulant, aimant dans sa première enfance les jeux bruyants, le grand air, il était devenu chétif, pâle, étiolé, recherchant le demi-jour, comme si l'éclat du soleil eût blessé sa vue; enfin, il annonçait devoir être de grande taille, et il est mort tout rabougri, presque imberbe!

– Mes vœux s'accomplissaient, Chrotechilde… Les débauches précoces énervent l'âme autant que le corps, et la postérité de Theudebert n'est pas née viable…

– De fait, je n'ai jamais vu d'enfants si chétifs… Quelle race, d'ailleurs, pouvait laisser un père nabot et presque idiot?

– Et dès l'âge de douze ou treize ans, Theudebert disait-il encore fièrement: «Je suis roi d'Austrasie, moi!»

– Non, certes, madame… car s'il vous arrivait par manière d'épreuve de lui parler des affaires de l'État, sous prétexte qu'il était roi, l'enfant vous répondait de sa voix allanguie et les yeux à demi fermés: «Grand'mère, je suis roi de mes femmes, de mes amphores de vin vieux et de mes faucons! Régnez pour moi, grand'mère… régnez pour moi si cela vous plaît!»

– Et cela m'a plu, Chrotechilde… Et de fait, j'ai régné en Austrasie, pour mon petit-fils Theudebert, jusqu'au jour où cette vile esclave Bilichilde, usant de son ascendant sur cet idiot, m'a chassée de Metz… m'a chassée, moi, Brunehaut!

– Encore ce souvenir, encore l'orage sur votre front, encore des éclairs dans vos yeux! Mais pour Dieu, madame, l'esclave a été étranglée, l'idiot et son fils tués… j'oubliais même, pour compléter l'hécatombe de ces animaux malfaisants… j'oubliais Quintio, maire du palais, duk de Champagne, qui, s'étant incongruement mêlé de l'affaire de Metz, a été mis à mort par vos ordres[E]! Que vouliez-vous de plus? et d'ailleurs, est-ce que pour une Austrasie perdue vous n'avez pas retrouvé une Bourgogne? Si Theudebert vous a chassée de Metz, ne vous êtes-vous pas réfugiée ici, à Châlons, auprès de votre autre petit-fils Thierry? Hébété, énervé par les femmes que nous lui choisissions, ne l'avez-vous pas, par vengeance, poussé à une guerre implacable contre son frère qu'il a vaincu à Toul, à Tolbiac, et qui, après cette défaite, a été mis à mort lui et son fils, comme je vous le rappelais tout à l'heure? Ainsi vengée de l'exil de Metz, n'avez-vous point dominé Thierry et régné à sa place? Aegila, maire du palais, vous inquiétait par son influence sur votre petit-fils, vous vous défaites d'Aegila et vous le remplacez par votre amant Protade, qui devient ainsi maire du palais, juste récompense des services de ce beau garçon.

– Il me l'ont tué… Chrotechilde! ils me l'ont tué… mon Protade[F]!

– Allons, madame, entre nous, avouez qu'il n'est pas qu'un Protade au monde; une reine ne chôme jamais d'amoureux! Vous n'avez qu'à choisir parmi les plus beaux, les plus jeunes et les plus fringants de la cour de Bourgogne; et puis, madame, sans reproche, s'ils vous ont tué Protade, vous leur avez tué l'évêque Didier[G].

– Il ne méritait pas son sort, peut-être?

– Lui! madame! jamais punition n'a été plus légitime! Astucieux prélat! vouloir nous supplanter dans notre commerce amoureux! Imaginer de faire épouser cette princesse d'Espagne à votre petit-fils, afin de l'arracher, disait ce Didier, aux fangeuses débauches dont nous étions les pourvoyeuses[H]. Aussi, qu'est-il arrivé?.. les flots de la Chalaronne ont emporté le corps de l'évêque. Cette Espagnole, sur laquelle il comptait pour vous évincer et dominer par elle Thierry, et par Thierry la Bourgogne; cette Espagnole, répudiée par votre petit-fils, est retournée dans son pays au bout de six mois de mariage, et nous avons mis la main sur sa dot[I]; enfin, Thierry est mort cette année de la dyssenterie (dites donc, madame, – ajouta la vieille avec un sourire affreux, – mort de la dyssenterie?); de sorte que par la grâce de cette bienheureuse dyssenterie, vous voici aujourd'hui maîtresse et reine souveraine de ce pays de Bourgogne, puisque Sigebert, le plus âgé des fils de Thierry, vos arrière-petits-enfants, n'a pas encore onze ans… Il ne faut pas qu'ils meurent, ces roitelets, car par leur mort, le fils de Frédégonde deviendrait l'héritier de leurs royaumes… Il faut seulement qu'ils vivotent, afin que vous régniez à leur place… Eh bien, madame, ils vivoteront… Mais, j'y songe, nous oublions l'esclave que vous voulez acheter à Samuel.

– Au contraire, Chrotechilde, cet entretien nous ramène à l'esclave…

– Comment cela?

– Il n'y a plus à en douter, l'âge amortit ton intelligence; autrefois si prompte à me comprendre, depuis un quart d'heure tu me donnes la preuve de ce fâcheux affaiblissement de ton esprit.

– Moi, madame?

– Oui, autrefois au lieu de me demander ce que je compte faire d'une de ces deux esclaves de Samuel, tu m'aurais devinée; mais je viens de me convaincre tout à mon aise de la lenteur sénile de ta perception… cela est triste, Chrotechilde.

– Triste… autant pour moi que pour vous, madame… Mais expliquez-vous… je vous en prie…

– Quoi! cervelle appesantie! Tu sais que j'ai la tutelle de mes arrière-petits-enfants, et sottement tu me demandes ce que je compte faire de ces jolies esclaves? devines-tu, maintenant?

– Eh! oui, madame, je devine, mais vos reproches sont injustes! Comment imaginer que vous songiez à cela… Sigebert n'a pas onze ans!

– Tant mieux!

– C'est vrai, – reprit l'autre monstre avec un éclat de rire épouvantable, – c'est vrai, tant mieux!

Pendant cet horrible entretien, l'auguste masque de bronze, toujours immobile dans son médaillier sur la console d'ivoire, ne sourcilla pas… Sa bouche d'airain ne fit pas entendre un cri de malédiction, retentissant comme les clairons du dernier jugement. Non; ces monstruosités se dirent impunément… Où était-il donc le Dieu des catholiques, qui se manifestait par de si grands miracles en faveur de Clotaire, le tueur d'enfants?

L'entretien des deux matrones continua:

– Donner une concubine à votre arrière-petit-fils Sigebert, – avait dit Chrotechilde à la reine; – mais il n'a pas onze ans!

– Tant mieux! – reprit Brunehaut; – seulement, vois-tu, Chrotechilde, l'exemple de cette infâme Bilichilde me donne à réfléchir, et je ne sais laquelle préférer de ces deux esclaves… Qu'en pense ton expérience?

– Madame, la chose est délicate… La grande brune qui pleure toujours ne sera jamais dangereuse; c'est doux, candide et bête comme une brebis… Il n'y a point à craindre que cette innocente donne jamais à Sigebert de méchantes pensées contre vous.

– Aussi je penche fort pour cette pleureuse; l'autre me paraît une petite commère par trop effrontée… As-tu remarqué cette impudente? elle n'a pas baissé les yeux devant moi, dont le regard fait baisser les plus fermes, les plus audacieux regards!

– Il se peut, madame, que cette frétillante petite diablesse ait trop de ce que la grande pleureuse n'a point assez… ou point du tout; mais ce sera peut-être un mal pour un bien. Examinons en experts le vrai des choses. Sigebert n'a pas onze ans, il est très-enfant, ne songe qu'à la toupie ou aux osselets, il est de plus doux et timide, c'est un véritable agneau; or, cette grande innocente étant de son côté une manière de sotte brebis… vous m'entendez, madame? D'un autre côté, cette petite endiablée pourrait effaroucher notre agneau… Je me rappelle toujours la peur de Theudebert, à la vue de l'esclave aux yeux verts et aux cheveux crépus… Aussi je vous le répète, madame, ceci demande réflexion… D'ailleurs, rien ne presse… Sigebert est en Germanie avec le duk Warnachaire, maire du palais de Bourgogne.

– Ils peuvent être de retour d'un moment à l'autre… Je les attends…

– Quoi! déjà?

– Oui, peut-être arriveront-ils ici aujourd'hui; aussi j'ai d'autant plus hâte d'acheter une esclave pour Sigebert, que je crains que pendant ce voyage en Germanie, Warnachaire n'ait pris une certaine influence sur Sigebert; or, cette influence serait bientôt perdue au milieu du trouble et des curiosités du premier amour de cet enfant.

– Puisque vous vous défiez du duk, madame, pourquoi lui avoir confié Sigebert?

– Excepté en toi, peut-être, en qui ai-je confiance ici? Ne fallait-il pas faire accompagner Sigebert… La vue de cet enfant roi, d'une douce figure, aura intéressé les chefs de tribus germaines d'au delà du Rhin, dont ce Warnachaire est allé rechercher l'alliance… Leurs troupes doubleront mon armée… Oh! dans cette guerre suprême, sans merci entre moi et Clotaire II… ce fils de Frédégonde sera écrasé… Il le faut… il le faut…

– Et cela sera, madame. Jusqu'ici vos ennemis ont toujours tombé sous vos coups… La mort du fils de Frédégonde couronnera l'œuvre… cependant ce duk Warnachaire m'inquiète… Tenez, madame… ces maires du palais qui ont, il y a quarante ou cinquante ans, sous le règne des fils du vieux Clotaire, commencé par être intendants des maisons royales… et qui, peu à peu, sont devenus gouvernants des peuples, ces maires du palais finiront par manger les rois si les rois ne les mangent point. Ces habiles gens disent aux princes: «Ayez des concubines, buvez, jouez, chassez, dormez, prodiguez l'argent dont nous remplirons vos coffres, tenez-vous en joie, ne prenez point souci de régner, nous nous chargeons de ce fardeau.» Ce sont là, madame, de dangereuses scélératesses; qu'une mère, qu'une aïeule, agisse ainsi envers ses fils et ses petits-fils, c'est chose concevable; mais chez les maires du palais, ceci touche fort à l'usurpation, et ce Warnachaire, à qui vous avez laissé son office de maire après la mort de Thierry, me semble vouloir dominer Sigebert et vous évincer, madame… Je sais que nous aurons la petite ou la grande esclave… pour nous maintenir contre le duk. Mais souvenez-vous, madame, de votre exil de Metz!

– Tu prêches une convertie… j'ai dernièrement écrit à Aimoin, qui revient avec Warnachaire, de le tuer en route.

– Eh! madame, que ne parliez-vous! je vous aurais épargné ma rhétorique.

– Malheureusement Aimoin n'a pas exécuté mes ordres.

– Quel serviteur!.. et pourquoi n'a-t-il pas obéi?

– Je l'ignore encore; je le saurai aujourd'hui peut-être.

– Du reste, il ne faut point nous hâter de penser mal de cet Aimoin. Une favorable occasion lui aura peut-être manqué; qui sait si vous n'allez pas le voir revenir seul avec le petit Sigebert! En cas contraire, une fois ici, à Châlons, dans ce château, il en sera, madame, ce qu'il vous plaira de Warnachaire… et croyez-moi, ces maires du palais! oh! ces maires du palais me semblent menaçants pour les royautés. Aussi, madame, les rois ne seront tranquilles sur leurs trônes que lorsqu'ils sauront se délivrer de ces dangereux rivaux toujours grandissants.

– Je le sais, mais il faut du temps pour abattre leur puissance; ils ont rallié à eux tous ces seigneurs bénéficiers enrichis par la générosité royale! Oh! le temps! le temps! ah! que la vie est courte, lorsque l'on sent en soi vouloir, pouvoir et force! Ce temps qu'il me faut, c'est un long règne, je l'aurai; les tribus barbares, de l'autre côté du Rhin, ont répondu à mon appel; elles se joindront à mon armée. Grâce à ce renfort, les troupes de Clotaire II écrasées, il tombe en mon pouvoir! lui, Chrotechilde, lui… le fils de Frédégonde! Oh! la frapper dans son fils! puisque du fond de sa tombe elle brave ma haine! oh! faire lentement expirer le fils dans les tortures que je rêvais pour la mère! venger ainsi le meurtre de ma sœur Galeswinthe et de mon époux Sigebert! m'emparer des royaumes de Clotaire et régner seule sur la Gaule entière durant de longues années, car, malgré mes soixante ans passés, je me sens pleine de vie, de force et de volonté!..

– Je vous l'ai souvent dit, madame, vous vivrez cent ans et plus.

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