Читать бесплатно книгу «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7» Джорджа Гордона Байрона полностью онлайн — MyBook

Prêtre! gardez vos actions de grâces pour Bélus: son descendant ne s'en soucie pas.

BELÈSES

Mais, étant innocent-

SARDANAPALE

Silence! – le crime est bavard. Si vous êtes fidèles, on vous a fait injure; et vous devez vous montrer affligés plutôt que reconnaissans.

BELÈSES

Tels serions-nous, si la justice était toujours écoutée par les souveraines puissances de la terre; mais souvent l'innocence doit recevoir comme une pure faveur son absolution.

SARDANAPALE

Cette sentence serait bien placée dans une homélie, mais encore dans toute autre occasion. Garde-la, je te prie, pour plaider la cause de ton souverain devant son peuple.

BELÈSES

J'espère qu'il n'y a pas de cause?

SARDANAPALE

Pas de cause, peut-être, mais beaucoup de causeurs. – Si, dans l'exercice de vos habituelles perquisitions sur la terre, vous rencontrez de ces gens-là, ou si vous lisez leur existence dans quelque mystérieux éclair des astres, vos habituelles chroniques, remarquez, je vous prie, qu'il existe entre le ciel et la terre des êtres plus pervers que celui qui gouverne une immense multitude d'hommes, et n'en fait mourir aucun; et qui, sans se haïr lui-même, aime assez ses semblables pour épargner ceux d'entre eux qui ne l'épargneraient pas, s'ils étaient jamais les maîtres: – mais rien de tout cela n'est prouvé. Satrapes! vous êtes libres de vos personnes et de vos épées: disposez-en comme il vous plaira; – dès cette heure, je n'ai rien à vous reprocher. Salemènes! suivez-moi.

(Sardanapale, Salemènes, la suite, etc., se retirent, laissant Arbaces et Belèses.)
ARBACES

Belèses!

BELÈSES

Eh bien! que vous semble?

ARBACES

Que nous sommes perdus.

BELÈSES

Que le royaume est à nous.

ARBACES

Comment! suspects comme nous le sommes! – le glaive suspendu sur nos têtes par un seul cheveu, et que peut briser, d'un instant à l'autre, la voix impérieuse qui nous a épargnés! En vérité, je ne vous comprends pas.

BELÈSES

Ne cherchez pas à comprendre; mais songeons à profiter du tems. L'heure nous appartient encore, – nos moyens sont les mêmes, – la nuit, celle que nous avions arrêtée: il n'y a rien de changé, si ce n'est que notre ignorance de tout soupçon s'est convertie en une certitude qui ne nous permet plus, sans être taxés de folie, le moindre délai.

ARBACES

Et pourtant-

BELÈSES

Comment! des doutes encore?

ARBACES

Il a épargné nos vies; – bien plus, il les a sauvées des coups de Salemènes.

BELÈSES

Et combien de tems les épargnera-t-il encore? jusqu'au premier moment d'ivresse.

ARBACES

Ou plutôt de sobriété. Cependant, il à agi avec noblesse; il nous a royalement pardonné une trahison bassement méditée-

BELÈSES

Dites courageusement.

ARBACES

L'un et l'autre, peut-être. Mais il m'a touché; et, quoi qu'il arrive, je n'irai pas plus loin.

BELÈSES

Perdre ainsi le monde!

ARBACES

Perdre tout, plutôt que ma propre estime.

BELÈSES

Pour moi, j'ai honte d'être forcé de devoir la vie à un tel roi de quenouille.

ARBACES

Nous ne la lui devons pas moins; et je rougirais bien plus de la ravir à qui nous l'accorda.

BELÈSES

Endure tout ce que tu voudras, les étoiles en ont autrement décidé.

ARBACES

Quand elles descendraient pour me tracer la route qui doit m'élever vers le trône, je ne les suivrais pas.

BELÈSES

Pure faiblesse, – pire que celle d'une femme malade rêvant de la mort, ou veillant au milieu des ténèbres, – Avance, – avance.

ARBACES

J'ai cru, quand il parlait, voir Nemrod lui-même, tel que le présente l'orgueilleuse statue placée au milieu des rois dont il semble le monarque, et formant lui seul le temple dont il ne doit être que l'ornement.

BELÈSES

Je vous disais que vous l'aviez beaucoup trop méprisé, et qu'il y avait encore en lui quelque chose de royal. Quoi donc, il n'en est qu'un plus digne adversaire.

ARBACES

Et nous de plus indignes: – oh! pourquoi nous a-t-il épargnés!

BELÈSES

Fort bien! – tu voudrais qu'il nous eût déjà immolés.

ARBACES

Non; – mais il eût mieux valu mourir ainsi que de vivre pour l'ingratitude.

BELÈSES

Oh! qu'il est des ames vulgaires! Tu n'as pas reculé devant ce que d'autres appellent trahison et lâche perfidie, – et soudain, parce qu'à propos de rien ou de quelque chose, cet impudent débauché s'est montré avec ostentation entre toi et Salemènes, te voilà converti, – faut-il le dire? – en Sardanapale! Je ne sais pas de nom plus ignominieux.

ARBACES

Il n'y a qu'une heure, quiconque m'aurait ainsi nommé n'aurait pas eu long-tems à vivre; – maintenant, je vous pardonne, comme il nous a lui-même pardonné. – Non, Sémiramis elle-même n'eût pas agi comme lui.

BELÈSES

En effet, la reine n'aimait pas les partageans de son royaume, pas même un époux.

ARBACES

Je le servirai fidèlement-

BELÈSES

Et humblement, sans doute?

ARBACES

Non, seigneur, noblement; car je le ferai avec loyauté. Je serai plus proche du trône que vous ne l'êtes du ciel; moins altier peut-être, mais ayant mieux le droit de l'être. Agissez comme vous l'entendrez: – vous avez des lois, des mystères, des interprétations du bien et du mal dont je manque pour m'éclairer; j'en suis réduit à n'écouter que les inspirations d'un cœur sans artifice. A présent, vous me connaissez.

BELÈSES

Avez-vous fini?

ARBACES

Oui, – avec vous.

BELÈSES

Et sans doute, vous songez à me trahir aussi bien qu'à me quitter?

ARBACES

Cette pensée est d'un prêtre, et non pas d'un soldat.

BELÈSES

Comme il vous plaira. – Laissons-là ces vains débats; consentez seulement à m'entendre.

ARBACES

Non: – je vois plus de danger dans votre esprit subtil que dans une armée entière.

BELÈSES

S'il en est ainsi, – j'avancerai seul.

ARBACES

Seul!

BELÈSES

Les trônes ne souffrent pas de partage.

ARBACES

Mais celui-ci est occupé.

BELÈSES

Moins que s'il ne l'était pas, – par un monarque avili. Songez-y, Arbaces: jusqu'à présent, je vous ai soutenu, chéri et encouragé; je consentais même à vous reconnaître pour maître, dans l'espérance de servir et de sauver l'Assyrie. Le ciel lui-même semblait sourire à mes projets: tout répondait à nos vœux, même ce dernier incident, lorsque tout d'un coup votre ardeur s'est convertie en un lâche assoupissement. Mais s'il en est ainsi, et plutôt que de voir mon pays abattu, je serai son libérateur ou la victime de son tyran, ou bien tous les deux: car souvent ils marchent ensemble; et si je réussis, Arbaces devient mon sujet.

ARBACES

Votre sujet!

BELÈSES

Pourquoi pas; mieux vaudra pour vous ce titre que de rester esclave, esclave gracié de la Sardanapale.

(Entre Pania.)
PANIA

Seigneurs, j'apporte un ordre du roi.

ARBACES

Il est plus tôt obéi que prononcé.

BELÈSES

Néanmoins, écoutons-le.

PANIA

De suite, et cette nuit même, retournez à vos satrapies respectives de Babylone et de Médie.

BELÈSES

Est-ce avec nos troupes?

PANIA

Mon ordre comprend les satrapes et toute leur suite.

ARBACES

Mais-

BELÈSES

Le roi sera obéi; dites que nous partons.

PANIA

J'ai l'ordre de vous voir partir, et non pas de porter votre réponse.

BELÈSES

Eh bien! nous allons vous suivre.

PANIA

Je vais me retirer pour ordonner la garde d'honneur qui convient à votre rang, et j'attendrai votre signal, pourvu que vous n'outrepassiez pas l'heure.

(Pania sort.)
BELÈSES

Ainsi donc, nous obéissons!

ARBACES

Sans doute.

BELÈSES

Oui, jusqu'aux portes qui ferment le palais, notre prison pour l'avenir; mais non pas plus loin.

ARBACES

Tu as saisi précisément la vérité. Le royaume lui-même et sa vaste étendue entr'ouvrent devant chacun de nos pas des cachots pour toi et pour moi.

BELÈSES

Des tombeaux.

ARBACES

Si je le croyais, cette bonne épée en creuserait un de plus que le mien.

BELÈSES

Elle aurait beaucoup à faire; mais j'espère bien mieux que tu n'augures. Essayons, pour le moment, de sortir d'ici comme nous pourrons. Tu t'accordes à croire avec moi que cet ordre est une sentence de condamnation?

ARBACES

Et quelle autre interprétation pourrait-on lui donner? c'est l'usage ordinaire des rois de l'Orient: pardon et poison; – des faveurs et un glaive; – un lointain voyage, un repos éternel. Combien de satrapes, sous le règne de son père: – car pour lui, je l'avoue, il n'est, ou du moins il n'était pas sanguinaire-

BELÈSES

Mais ne veut-il, ne peut-il à présent le devenir?

ARBACES

Je le crains. Combien de satrapes ai-je vus, au tems de son père, renvoyés dans leurs puissans gouvernemens, et qui trouvèrent des tombes sous leurs pas! Je ne sais pas comment; mais tels étaient les ennuis et la longueur du voyage, qu'ils ne manquaient pas de tomber malades en route.

BELÈSES

Ne songeons qu'à regagner l'air libre de la ville, nous abrégerons le chemin.

ARBACES

Peut-être saura-t-on bien l'abréger à la porte.

BELÈSES

Non; ils risqueraient trop. Ils entendent nous faire mourir isolément, non pas dans le palais ou dans les murs de la ville; nous y sommes trop connus, nous y aurions des partisans: s'ils avaient voulu se défaire ici de nous, nous ne serions déjà plus. Sortons.

ARBACES

Si je pensais qu'il ne voulût pas ma vie-

BELÈSES

Folie! Sortons. Quel serait autrement le projet du despote? Hâtons-nous de rejoindre nos troupes, et de marcher.

ARBACES

Où? vers nos provinces?

BELÈSES

Non; vers votre royaume. Nous avons du tems, du courage, de l'espoir, des forces, et des moyens que ne pourront vaincre leurs demi-mesures. – Partons.

ARBACES

Quoi! au milieu de mon repentir, vais-je retomber dans le crime!

BELÈSES

C'est une vertu de savoir se défendre soi-même: c'est la seule garantie de tous les droits. Partons, dis-je! sortons de ces lieux, l'air y devient épais et redoutable: ces murs exhalent une odeur de renfermé. – Ne leur laissons pas le tems d'un nouveau conseil: notre prompt départ prouvera notre dévouement; il empêchera notre brave escorte, l'honnête Pania, d'être, à quelques lieues de là, l'exécuteur de nouveaux ordres. Il n'y a donc pas d'autre choix. – Partons, dis-je.

(Il sort avec Arbaces, qui le suit avec résistance. – Entrent Sardanapale et Salemènes.)
SARDANAPALE

Eh bien, nous avons remédié à tout, et sans une goutte de sang, le pire des ingrédiens des prétendus remèdes; nous voilà préservés par l'exil de ces hommes.

SALEMÈNES

Oui; comme celui qui marche sur des fleurs l'est de la vipère réfugiée sous leurs tiges.

SARDANAPALE

Comment? que voudrais-tu de moi?

SALEMÈNES

Vous voir défaire ce que vous avez fait.

SARDANAPALE

Révoquer mon pardon?

SALEMÈNES

Raffermir la couronne qui chancelle sur vos tempes.

SARDANAPALE

Cela serait tyrannique.

SALEMÈNES

Cela serait prudent.

SARDANAPALE

Mais ne le sommes-nous pas assez; et quel danger peuvent-ils préparer sur les frontières?

SALEMÈNES

Ils n'y sont pas encore; – et si j'en étais cru, ils n'y seraient jamais.

SARDANAPALE

Mais, enfin, je t'ai prêté une oreille impartiale: – pourquoi ne les écouterais-je pas à leur tour?

SALEMÈNES

Vous pourrez le concevoir plus tard; en ce moment, je sors pour disposer la garde.

SARDANAPALE

Mais nous rejoindrez-vous pendant le banquet?

SALEMÈNES

Dispensez-moi, sire; – je ne suis pas un homme de table: je suis prêt à remplir tous les emplois, sauf celui de Bacchante.

SARDANAPALE

Néanmoins, il est bon de se réjouir de tems en tems.

SALEMÈNES

Et bon aussi que quelques-uns veillent pour ceux qui trop souvent se réjouissent. Permettez-vous que je m'éloigne?

SARDANAPALE

Oui: – encore un instant, mon généreux Salemènes, mon frère, mon excellent sujet, prince meilleur que je ne suis roi. Vous devriez être le monarque, et moi, – je ne sais quoi, et je ne m'en soucie; mais ne va pas croire que je sois insensible à ta prudente sollicitude, et aux chagrins rudes, mais affectueux, que te causent mes folies. Si j'épargnai, contre ton avis, l'existence de ces hommes; – ce n'est pas que je crusse tes avis erronés; mais laissons-les respirer; ne les chicanons pas sur leur vie: – donnons-leur le loisir de l'amender. Leur exil me permet de dormir tranquille, et leur mort m'en eût empêché.

SALEMÈNES

Ainsi, pour sauver des traîtres, vous courez le risque de tomber dans l'éternel sommeil: – vous leur évitez un moment d'angoisse, pour des années de crime. Permettez-moi de les forcer à demeurer tranquilles.

SARDANAPALE

Ne me tente pas: ma parole est donnée.

SALEMÈNES

Elle peut être reprise.

SARDANAPALE

C'est celle d'un roi.

SALEMÈNES

Elle devrait donc être vigoureuse. Cette demi-indulgence, qui se contente de l'exil, ne fait qu'ajouter à l'irritation. – Il faut qu'un pardon soit entier, ou qu'il ne soit pas prononcé.

SARDANAPALE

Et qui m'a persuadé, lorsque je m'étais contenté de les éloigner de ma présence, qui m'a pressé de les renvoyer dans leurs satrapies?

SALEMÈNES

En effet, je l'avais oublié: et si jamais ils gagnent leurs provinces, – vous devez, sire, me reprocher encore davantage ce conseil.

SARDANAPALE

Et s'ils ne les gagnent pas, songez-y, – sains et saufs; entendez-vous, sains et saufs, et en toute sécurité, songez à la vôtre.

SALEMÈNES

Permettez-moi de partir; on veillera à leur salut.

SARDANAPALE

Pars donc; et, je te prie, pense de ton frère avec plus de faveur.

SALEMÈNES

Sire, je servirai toujours, comme je le dois, mon souverain.

(Salemènes sort.)
SARDANAPALE, seul

Cet homme est d'un caractère trop sévère: il est rude et fier comme le roc, libre de toutes les entraves vulgaires de la terre. Moi, je suis d'une argile plus tendre et mélangée de fleurs. Mais, comme notre enveloppe, les produits doivent différer entre eux. Si je me trompe, c'est sur des points qui affectent bien légèrement ce sens que je ne puis désigner, mais qui m'inspire souvent de la tristesse et quelquefois de la satisfaction; génie qui semble placé sur mon cœur pour régler plutôt que pour rendre plus vifs ses mouvemens, et pour me faire des questions que jamais aucun mortel ne m'a faites, ni Baal lui-même, avec tous ses divins oracles: – lui dont, ici, le marbre n'empêche pas la majestueuse figure de se rider, comme les ombres du soir, et de sembler mobile, au point de me laisser croire que la statue va parler. Éloignons ces vaines pensées: je veux être tout à l'allégresse; – et puis, voici le plus fidèle héraut du plaisir.

(Entre Mirrha.)
MIRRHA

Roi! le ciel se couvre, le tonnerre commence à gronder, les nuages semblent approcher et recéler déjà dans leurs flancs les éclats d'une redoutable tempête. Voulez-vous donc quitter le palais?

SARDANAPALE

La tempête, dis-tu!

MIRRHA

Oui, mon cher seigneur.

SARDANAPALE

Pour ma part, je ne serais pas fâché de rompre la monotonie de la scène, et de contempler les élémens en guerre; mais ce plaisir contrasterait avec les vêtemens de soie et les figures paisibles de nos joyeux amis. Dis-moi, Mirrha, es-tu de ceux qui craignent le grondement des nuages?

MIRRHA

Dans mon pays, nous respectons leurs voix, comme les augures de Jupiter.

SARDANAPALE

Jupiter! – Ah! oui, votre Baal. – Le nôtre a du crédit aussi sur le tonnerre; et, de tems en tems, quelque éclat témoigne sa divinité, et même vient parfois briser ses propres autels.

MIRRHA

Ce serait un sinistre présage.

SARDANAPALE

Oui, – pour les prêtres. Eh bien! cette nuit, nous ne sortirons pas du palais: nous banquetterons à l'intérieur.

MIRRHA

Jupiter en soit donc loué! il a exaucé la prière que tu n'avais pas voulu entendre. Les dieux ont pour toi plus de tendresse que toi-même; et s'ils ont soulevé cette tempête entre toi et tes ennemis, c'est pour te protéger contre eux.

SARDANAPALE

S'il y a du péril, mon enfant, il est, je crois, le même dans ces murs et sur les bords du fleuve.

MIRRHA

Non, non; ces murs sont élevés, forts, et d'ailleurs garnis de gardes. Pour y pénétrer, la trahison doit franchir une foule de détours et de portes massives: mais dans le pavillon, elle ne trouvera aucune défense.

SARDANAPALE

Non, s'il y a trahison; mais ni dans le palais, ni dans la forteresse, ni sur les sommets, séjour des orages, où l'aigle repose au milieu d'impraticables rochers. La flèche sait atteindre le roi des airs: et celui de la terre n'est pas à l'abri du poignard meurtrier. Mais, calme-toi: innocens ou coupables, les hommes que tu crains sont bannis et déjà loin.

MIRRHA

Ils vivent encore?

SARDANAPALE

Quoi, si cruelle aussi!

MIRRHA

Je ne puis frémir de la juste exécution d'un châtiment mérité, sur ceux qui menacent votre vie: s'il en était autrement, je ne mériterais pas de conserver la mienne. D'ailleurs, vous avez le conseil du noble Salemènes.

SARDANAPALE

Ma surprise est extrême: l'indulgence et la sévérité se réunissent contre moi pour me forcer à la vengeance.

MIRRHA

C'est là une de nos vertus en Grèce.

SARDANAPALE

Elle n'en est pas plus royale. – Je ne l'observerai pas; ou si je m'y laisse entraîner, ce sera à l'égard des rois: – de mes égaux.

MIRRHA

Mais ces hommes cherchent à devenir tels.

SARDANAPALE

Mirrha, cela est trop de ton sexe; c'est la peur qui t'inspire.

MIRRHA

Oui, pour vous.

SARDANAPALE

Peu importe: – c'est toujours la peur. J'ai étudié les femmes; une fois soulevées par le ressentiment, elles aspirent, par suite de leur timidité, à la vengeance, avec une persévérance que je ne veux pas prendre pour modèle. Je vous croyais, vous autres Grecques, exemptes de cette faiblesse, aussi bien que de la puérile mollesse des femmes asiatiques.

MIRRHA

Mon seigneur, je n'aime pas à faire parade de mon amour ni de mes qualités; j'eus part à votre splendeur, je partagerai, quoi qu'il arrive, votre destinée. Un jour peut venir où vous trouverez dans une esclave plus de dévouement que dans les innombrables sujets de votre empire. Mais puissent les dieux ne le pas permettre! J'aime mieux être aimée sur la foi de ce que j'éprouve moi-même, que de vous en donner jamais la preuve au milieu de peines que mes tendres soins pourraient ne pas assez adoucir.

SARDANAPALE

La peine ne saurait pénétrer où existe le parfait amour; ou, si elle se présente, c'est pour le rendre encore plus vif, et s'évanouir loin de ceux qu'elle ne saurait atteindre. Rentrons. – L'heure approche; et il faut nous préparer à recevoir les hôtes qui doivent embellir notre fête.

(Ils sortent.)
FIN DU DEUXIÈME ACTE

Бесплатно

0 
(0 оценок)

Читать книгу: «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 7»

Установите приложение, чтобы читать эту книгу бесплатно