Читать бесплатно книгу «Œuvres complètes de lord Byron, Tome 11» Джорджа Гордона Байрона полностью онлайн — MyBook

»Je ne veux pas dire par là que j'aie raison, et que cela soit bon, mais seulement que j'aurais pu être plus régulier si j'avais cru y gagner, et que c'est avec intention que j'ai dévié aux usages, quoique j'en sois fâché maintenant, car mon but est, sans aucun doute, de plaire. J'avais désiré faire quelque chose qui ne ressemblât pas à mes premiers essais, de même que j'ai cherché à rendre ceux-ci différens les uns des autres. La versification du Corsaire n'est pas celle de Lara, ni celle du Giaour la même que celle de la Fiancée; Childe Harold diffère encore de ceux-ci, et j'avais essayé de mettre quelque variation dans le dernier, afin qu'il ne ressemblât pas complètement à aucun des autres.

»Excusez toutes ces impertinences et ce maudit égoïsme: le fait est que je cherche plus à penser à ce que j'écris que je n'y pense réellement. – Je ne savais pas que vous fussiez venu chez moi; – vous y êtes toujours admis et bien venu quand cela vous fait plaisir.

»Tout à vous.

»P. S. Il ne faut pas vous inquiéter ni vous chagriner à cause de moi. Si j'avais dû me laisser accabler par le monde, il est des choses auxquelles j'aurais succombé il y a des années. Parce que je ne fais pas de bravades, il ne faut pas me croire dans l'abattement, ni vous imaginer, parce que je sens profondément, que la force doive m'abandonner: mais en voilà assez pour le moment.

»Je suis fâché de cette querelle de Sotheby. – Quel, diable, peut en être le sujet? Je croyais tout cela arrangé: – si je puis faire quelque chose pour lui ou pour Ivan, je suis tout prêt et tout disposé. Je ne crois pas très-convenable pour moi de fréquenter beaucoup les coulisses dans ce moment-ci; mais je verrai le comité, et je le pousserai, si Sotheby le désire.

»Si vous voyez M. Sotheby, dites-lui, je vous prie, qu'en recevant son billet je me suis empressé d'écrire à M. Coleridge, et que j'espère avoir fait à ce sujet ce que désirait M. Sotheby.»

Ce fut vers le milieu d'avril que parurent dans les journaux ses deux célèbres pièces de vers, -l'Adieu et l'Esquisse. Le dernier de ces morceaux fut généralement et, il faut le dire, justement blâmé, comme une espèce d'attaque littéraire portée à une femme obscure, dont la situation aurait dû la mettre autant au-dessous de cette satire que la manière peu généreuse dont il l'attaquait la mettait au-dessus. Quant à l'autre poème, les opinions furent beaucoup plus partagées. Beaucoup de gens y virent l'effusion de la vraie tendresse conjugale, une espèce d'appel auquel il était impossible qu'une femme résistât, pour peu qu'elle eût un cœur; tandis que d'autres, au contraire, le regardèrent comme un fastueux étalage de sentiment, aussi difficile à la véritable sensibilité, qu'il avait été facile à l'art et à l'imagination du poète, et jugèrent que cette composition était tout-à-fait indigne du profond intérêt attaché au sujet. J'avoue que moi-même alors je n'étais pas éloigné de partager cette opinion, et que, si je ne pouvais m'empêcher de mettre en doute le sentiment qui, dans un pareil moment, avait permis la composition de tels vers, je trouvais encore un plus grand manque de discernement dans le consentement donné à la publication de cet ouvrage. Cependant, en lisant plus tard le rapport qu'il fait de toutes ces circonstances dans son Memoranda, je reconnus que, de concert avec la majeure partie du public, j'avais été injuste à son égard sur ces deux points. Il y décrit, d'une manière dont la sincérité ne peut être douteuse, comment, rêvant un soir dans son cabinet, le cœur gonflé des plus tendres souvenirs, il composa ces stances sous leur influence, tandis que ses larmes tombaient avec abondance sur le papier, à mesure qu'il écrivait. Il paraît aussi, d'après ce récit, que si ces vers furent publiées, ce ne fut nullement d'après son désir ou son intention, mais par suite du zèle inconsidéré d'un ami auquel il avait permis de les copier.

La publication de ces poèmes donna une nouvelle violence aux sentimens de blâme et d'indignation qui étaient répandus contre lui dans le public, et le titre sous lequel différens éditeurs s'empressèrent d'annoncer ces deux ouvrages: Poèmes de Lord Byron sur ses affaires domestiques, suffisait seul pour faire comprendre toute l'inconvenance de livrer à la rime de tels sujets. Ce n'est effectivement que dans les émotions ou les passions dont l'imagination fait la partie dominante, telles que l'amour dans ses premiers rêves, avant que la réalité ne soit venue leur donner un corps ou les faire évanouir, ou la douleur parvenue à son déclin, et commençant à passer du cœur dans la tête, que la poésie devrait être employée comme interprète de nos sentimens; car pour l'expression de toutes les affections et de tous les chagrins qui prennent directement leur source dans les réalités de la vie, l'art du poète, par cela même qu'il est un art, aussi bien que par la couleur et la forme qu'il est habitué à donner à ses impressions, ne peut nous les retracer que d'une manière aussi fausse que faible.

Les ennemis de Lord Byron, par leur infatigable activité, étaient parvenus à déconsidérer tellement son caractère privé, que, même parmi cette classe à laquelle on suppose le plus d'indulgence pour les irrégularités domestiques, il ne fallait pas avoir un courage médiocre pour l'inviter en société. Une dame très-distinguée et du grand ton se hasarda cependant, au moment où le poète allait quitter l'Angleterre, à former une réunion tout exprès pour lui. Il ne fallut rien moins peut-être que le rang élevé que lui a assuré dans le monde une vie aussi irréprochable que brillante, pour la mettre à l'abri des interprétations malignes auxquelles l'exposait une attention si marquée envers celui que poursuivait avec tant d'acharnement la réprobation publique: cette assemblée de lady J*** fut la dernière à laquelle il parut en Angleterre. Il donne dans son Memoranda d'amusans détails sur quelques personnages de la compagnie, et parle des différentes variations, toutes très-caractéristiques, que produisait, sur la température de leurs manières à son égard, l'influence du nuage sous lequel il se montrait. C'est peut-être un des passages de ces mémoires qu'il eût été le plus à désirer de conserver, quoiqu'il n'eût été possible d'offrir au public qu'une petite partie de cette galerie d'esquisses toutes personnelles, et souvent même satiriques, jusqu'à ce que les originaux eussent depuis long-tems quitté la scène, et que l'intérêt qu'ils auraient pu jadis exciter se fût évanoui avec eux. Outre l'illustre hôtesse dont il n'oublia jamais la noble bienveillance dans cette occasion, il y avait là une autre dame (miss M***, maintenant lady K***), dont il se rappelle avec reconnaissance la franche et courageuse cordialité à son égard ce soir-là. Il ajoute, en consignant la mémoire d'un service encore plus généreux: – «C'est une femme d'un esprit élevé, et qui m'a témoigné plus d'amitié que je n'avais lieu d'en attendre d'elle. J'ai su aussi qu'elle m'avait défendu dans une nombreuse société, ce qui demandait alors plus de fermeté et de courage que les femmes n'en possèdent ordinairement.»

Comme nous touchons maintenant de très-près au terme de sa vie de Londres, j'achèverai de donner ici le petit nombre de souvenirs relatifs à cette époque, que m'ont fourni les restes de ce Memoranda auquel j'ai eu si souvent recours.

«J'aimais assez les dandys 22. Ils furent toujours très-polis à mon égard, quoiqu'en général ils détestent les littérateurs, et qu'ils aient diablement persécuté et mystifié Mme de Staël, Lewis et autres. Ils avaient persuadé à Mme de Staël que A*** avait cent mille livres sterling de rente, si bien quelle en était venue au point de le louer en face sur sa beauté, et qu'elle avait jeté son dévolu sur lui pour ***, ce qui lui fit faire mille absurdités du même genre. La vérité est que, quoique j'y aie renoncé de bonne heure, j'avais avant ma majorité une teinte de fatuité 23; et que j'en ai probablement gardé assez pour me concilier les grands de l'ordre. À vingt-cinq ans, j'avais joué, j'avais bu, et pris mes degrés dans la plupart des dissipations mondaines; et, n'ayant ni pédantisme, ni prétentions, nous nous accommodions fort bien ensemble. Je les connaissais tous plus ou moins, et ils me firent membre du club de Watier, club superbe à cette époque. J'étais, je crois, le seul littérateur qui y fût admis, à l'exception de deux autres, tous deux hommes du monde; c'étaient Moore et Spenser. Notre mascarade 24 fut magnifique, ainsi que le bal des dandys, à la salle d'Argyle. Mais ce dernier fut donné par les quatre chefs, B., M., A., P., si je ne me trompe pas.

Note 22: (retour) Expression à la mode en Angleterre pour petit-maître, comme nous avons eu chez nous celle de merveilleux, d'incroyable, etc.(Note du Trad.)

Note 23: (retour) Il paraît que Pétrarque, dans sa jeunesse, fut aussi un petit-maître. «Rappelez-vous, dit-il, dans une lettre à son frère, le tems où nous portions des habits blancs, sur lesquels la moindre tache et même un pli mal placé eût été pour nous un sujet de chagrins. Nous portions alors des souliers si étroits, qu'ils nous faisaient souffrir le martyre, etc.»(Note de Byron.)

Note 24: (retour) Il alla à cette mascarade déguisé en caloyer, ou moine d'Orient, et sous cet habit, qui semblait fait pour montrer dans tout son avantage la beauté de sa noble figure, il fut, pendant cette nuit là, l'objet de l'admiration générale.(Note de Moore.)

»J'ai été aussi membre de l'Alfred, – mon élection ayant eu lieu pendant que j'étais en Grèce. Il était agréable, quoique un peu trop sérieux, un peu trop littéraire; et puis il fallait y supporter *** et sir Francis d'Ivernois; mais en revanche on y rencontrait Peel et Ward et Valentia, et plusieurs autres personnes aimables et connues. Au total c'était une ressource honnête un jour pluvieux, lorsqu'il y avait disette de plaisirs, que le parlement ne siégeait pas et que la ville était déserte.

»Voici le nom des clubs ou sociétés auxquelles j'ai appartenu: l'Alfred, le Cacaotier, Watier, l'Union, la Fusée (à Brighton), le Pugilat, les Hiboux (ou les Oiseaux de Nuit), le club whig de Cambridge, le club d'Harrow à Cambridge, et un ou deux autres clubs particuliers, le club politique d'Hampden, et les Carbonari Italiens qui, bien que nommé le dernier, n'est pas le moindre. J'ai été reçu dans tous ceux-là, et ne me suis jamais, que je sache, mis sur les rangs pour entrer dans aucun autre. Au contraire, j'ai refusé d'y être présenté, quoique vivement pressé de me faire porter candidat.»

«Lorsque je rencontrai H*** L***, le geôlier, chez lord Holland, avant son départ pour Sainte-Hélène, la conversation tomba sur la bataille de Waterloo. Je lui demandai si les dispositions de Napoléon étaient celles d'un grand général: il me répondit d'un air de dédain, qu'elles étaient fort simples. J'avais toujours pensé que la grandeur devait être accompagnée d'un degré de simplicité.»

«J'ai toujours été frappé de la simplicité des manières de Grattan dans la vie privée; elles étaient singulières, mais très-naturelles. Curran avait l'habitude de le contrefaire, remerciant Dieu, en s'inclinant jusqu'à terre de la manière la plus comique, de n'avoir rien de remarquable dans le geste ou dans la tournure; et *** l'appelait habituellement «un arlequin sentimental.»

«Curran! oui, Curran est l'homme qui m'a le plus frappé 25. Quelle imagination! Je n'ai jamais rien vu, rien entendu dans ma vie qui pût en approcher. Sa vie qu'on a publiée, ses discours publiés également ne vous donnent pas la moindre idée de ce qu'était l'homme: c'était une machine à imagination, comme quelqu'un a dit de Piron qu'il était une machine à épigrammes.

Note 25: (retour) On retrouvait dans son Memoranda les mêmes louanges enthousiastes de Curran. «Les richesses de son imagination irlandaise, dit-il, étaient inépuisables. J'ai trouvé plus de poésie dans la conversation de cet homme, que je n'en ai jamais rencontré dans les livres, quoique je ne le visse que rarement et en passant. J'étais chez Mackintosh lorsqu'on le présenta à Mme de Staël; c'était le grand confluent du Rhône et de la Saône, et ils étaient tous deux si horriblement laids, que je me demandais avec étonnement comment les deux plus beaux esprits de la France et de l'Irlande avaient pu se choisir chacun de leur côté une telle résidence.»

Dans un autre passage cependant, il parle un peu plus favorablement du physique de Mme de Staël. «Sa taille n'était pas mal, dit-il, ses jambes étaient passables et ses bras très-beaux. Au total, je conçois qu'elle ait pu inspirer, des désirs, son ame et son esprit pouvant faire naître des illusions sur tout le reste. Elle aurait fait un grand homme».

»Je n'avais pas beaucoup vu Curran avant 1813; mais depuis je le reçus chez moi (car il y venait souvent), et je le rencontrai en société, chez Mackintosh, chez le lord Holland, etc., etc., et il me parut toujours étonnant à moi qui avais vu tant d'hommes remarquables de l'époque.»

«*** (appelé communément *** le long, homme très-spirituel, mais bizarre) se plaignait à notre ami Scrope B. Davies, étant à cheval, qu'il avait un point de côté. «Je ne m'en étonne pas, lui répondit Scrope, vous montez à cheval comme un tailleur.» Quiconque a vu *** avec sa grande taille, monté sur une petite jument, ne peut nier la justesse de cette répartie.»

«Quand B. fut obligé de se retirer en France à la suite de son affaire avec le pauvre M***, qui reçut de là le surnom de Dick le tueur de dandys (ils s'étaient battus, je crois, au sujet d'argent, de dettes, etc., etc.), il ne savait pas un mot de français, et se mit à étudier la grammaire. Quelqu'un ayant demandé à notre ami Scrope Davies si Brummel faisait des progrès dans la langue française, il répondit que Brummel, de même que Buonaparte en Russie, avait été arrêté par les élémens.

»J'ai mis ce calembourg dans Beppo, et ce n'est pas un vol, mais un honnête échange, car Scrope a fait fortune à plusieurs dîners (il me l'a avoué lui-même), en répétant comme venant de son propre fonds quelques-unes des bouffonneries dont je l'avais régalé le matin.»

«*** est un brave homme et il rime bien, quoique il ne soit pas savant. C'est un de ces individus qui vous prennent au collet. Un soir, à un rout de Mrs. Hope, il s'était attaché à moi malgré des symptômes de détresse très-manifestes de ma part, car j'étais amoureux et je venais de saisir une minute où il n'y avait ni mère, ni mari, ni rivaux, ni commères auprès de mon idole du moment, qui était aussi belle que les statues de la galerie où nous nous tenions alors. Je dis donc que *** me tenait par le bouton et par les cordes du cœur, et ne m'épargnait ni d'un côté ni de l'autre. W. Spenser, qui aime à plaisanter, et qui ne hait pas à tourmenter un peu les autres, vit ma situation, et s'avançant vers nous, il me fit ses adieux du ton le plus pathétique. Car, ajouta-t-il, je vois bien que c'en est fait de vous. – Là-dessus, *** s'en alla. Sic me servavit Apollo.

«Je me rappelle avoir rencontré Blücher dans les assemblées de Londres, et je ne sache pas avoir jamais vu d'homme de son âge moins respectable. Avec la voix et le ton d'un sergent recruteur, il prétendait aux honneurs d'un héros, comme si nous devions adorer une pierre parce qu'un homme, en faisant un faux pas, est tombé dessus.»

Nous approchons maintenant du terme de cette fatale époque de son histoire. Dans un billet 26 adressé à M. Rogers, peu de tems avant son départ pour Ostende, il dit: «Ma sœur est en ce moment près de moi, et elle repart demain. – Si jamais nous devons nous revoir, ce ne sera pas, du moins, de quelque tems; et, dans de telles circonstances, j'espère que vous et M. Shéridan m'excuserez de ne pouvoir me rendre chez lui ce soir.»

Note 26: (retour) Footnote 26: Daté du 16 avril.

Ce fut la dernière entrevue qu'il eut avec sa sœur, la seule personne, en quelque sorte, dont il se séparât avec regret. Il nous dit lui-même qu'il était incertain de savoir qui lui avait causé le plus de chagrin, des ennemis qui l'attaquaient, ou des amis qui s'en affligeaient avec lui. Ces vers si beaux et si tendres:

Quoique le jour de ma destinée soit évanoui, etc., furent le tribut d'adieux 27

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