Comme je suis chez vous moi-même?
Ea! Ea! Trahison! Sacrilège! Un ami, nourri avec nous des produits de nos campagnes, a violé nos antiques lois, violé les serments des oiseaux. Il m'a attiré dans un piège, il m'a jeté en proie à une race impie qui, depuis qu'elle existe, m'a déclaré la guerre. Nous aurons, plus tard, une explication avec cet oiseau; mais il faut commencer par le châtiment de ces deux vieillards et les mettre en pièces.
C'en est fait de nous!
C'est pourtant toi seul qui es la cause de tous les maux qui nous arrivent. Pourquoi m'as-tu amené ici?
Afin de t'avoir pour compagnon.
Pour me faire pleurer de grands malheurs.
En vérité, tu radotes absolument. Comment pleureras-tu donc, quand une fois tu auras les deux yeux arrachés?
Io! Io! En avant, attaque, élance-toi sur l'ennemi, verse le sang, déploie tes ailes de toutes parts, enveloppe-le. Il faut qu'ils gémissent tous les deux et qu'ils servent de pâture à notre bec. Il n'y a ni montagne ombragée, ni nuage aérien, ni mer chenue, qui les dérobe à ma poursuite. Hâtons-nous de les plumer et de les déchirer. Où est le taxiarkhe? Qu'il lance l'aile droite!
Nous y voilà! Où fuirai-je, infortuné?
Eh! l'ami! Tu ne tiens pas bon?
Pour être écharpé par ce monde-là?
Et comment te figures-tu leur échapper?
Je ne sais pas trop comment.
Moi, je te dirai qu'il faut combattre de pied ferme et prendre les marmites.
A quoi ces marmites nous serviront-elles?
La chouette ne nous attaquera pas.
Mais ces oiseaux armés de serres crochues?
Empoigne la broche et brandis-la devant toi.
Et mes yeux?
Couvre-les avec ce vinaigrier ou avec ce plat.
O homme de génie, quelle bonne invention, quel stratagème! Tu l'emportes sur Nikias, en fait de machines.
Eleleleu! En avant, bec baissé: pas de délai! tire, déchire, frappe, écorche, et casse d'abord la marmite.
Mais, dites-moi, vous les plus cruels de tous les animaux, pourquoi voulez-vous mettre à mal ces deux hommes qui ne vous ont rien fait, et déchirer des gens de la parenté et de la tribu de ma femme?
Devons-nous les épargner plus que des loups? De quels autres plus grands ennemis tirerions-nous vengeance?
Mais s'ils sont vos ennemis de race, ils sont vos amis de coeur, et c'est pour vous donner un conseil utile qu'ils viennent vers vous.
Quel conseil utile pourraient nous donner, quelle parole nous faire entendre, ceux qui furent les ennemis de nos pères?
Mais, certes, c'est de leurs ennemis que les sages apprennent le plus. La prudence sauve tout. D'un ami on n'a rien à apprendre; un ennemi vous y contraint. Et d'abord les cités ont appris de leurs ennemis, et non de leurs amis, à bâtir des murailles élevées, à construire des vaisseaux longs: et cette science sauve nos enfants, notre ménage, notre avoir.
Eh bien! écoutons leurs paroles, c'est notre avis: nous y trouvons avantage; on peut entendre quelque sage conseil de la bouche même de ses ennemis.
Ils ont l'air de se relâcher de leur colère. Retire ta jambe en arrière.
C'est justice, et vous m'en devez de la reconnaissance.
Non, jamais jusqu'ici, en aucune affaire, nous ne t'avons été opposés.
Plus pacifique est leur conduite envers nous. La marmite et les deux plats, pose-les à terre. La lance ou plutôt la broche en main, promenons-nous à l'intérieur du camp, l'oeil sur la marmite, et de près, car il ne faut pas fuir.
A merveille; mais, si nous mourons, en quel endroit de la terre serons-nous enterrés?
Le Kéramique nous recevra. Pour être enterrés aux frais de l'État, nous dirons aux stratèges que c'est en combattant contre les ennemis que nous sommes morts à Ornéæ.
Que chacun reprenne son rang à la même place; déposez votre courage et votre colère, comme un hoplite, et informons-nous quelles sont ces gens, d'où ils viennent, et dans quelle intention. Ohé! la Huppe, je t'appelle.
Tu m'appelles, et que veux-tu savoir?
Qui sont ces hommes? D'où viennent-ils?
Deux étrangers de la sage Hellas.
Quelle aventure les a conduits chez les Oiseaux?
Le goût de notre genre de vie, le désir d'habiter et de rester toujours avec toi.
Que dis-tu? Et quels sont leurs propos?
Incroyables, inouïs.
Voient-ils quel avantage peut résulter de leur séjour auprès de moi, et qui les engage à demeurer ici pour avoir de quoi vaincre leur ennemi ou rendre service à leurs amis?
Ils parlent d'une grande félicité, indicible, incroyable; que tout est à toi ici, là, partout, et ils s'efforcent de le prouver.
Sont-ils fous?
On ne peut dire combien ils sont sensés.
Quoi! Ils ont leur bon sens?
Les plus fins renards: subtilité, astuce, rouerie, fleur de ruse de la tête aux pieds.
Qu'ils me parlent, qu'ils me parlent, fais-les venir. Car d'entendre d'eux les choses que tu me dis, j'en ai des ailes au dos.
Allons, toi et toi, reprenez cette armure, et suspendez-la, avec espoir de la bonne chance, dans l'âtre, près de la crémaillère. Quant à toi, expose à ceux-ci les projets en vue desquels je les ai réunis, parle.
Non, par Apollôn! je n'en ferai rien, à moins qu'ils ne conviennent avec moi d'une convention pareille à celle que fit avec sa femme ce singe de fabricant d'épées, de ne point me mordre, de ne point m'arracher les testicules, de ne pas me fouiller…
Le… Mais non, pas du tout.
Non, je veux dire les deux yeux.
Je te le promets.
Jure-le-moi à l'instant.
Je le jure, à condition que j'aurai les suffrages de tous les juges et de tous les spectateurs.
Convenu.
Et, si je manque de parole, de ne l'emporter que d'une voix.
Écoutez, peuples! Que les hoplites reprennent leurs armes sur-le-champ, qu'ils retournent chez eux et qu'ils voient ce que nous aurons inscrit sur les tableaux.
Rusé toujours et partout, tel est le caractère essentiel de l'homme. Parle-moi, cependant. Peut-être as-tu par devers toi quelque avis utile que tu négliges de me dire, ou quelque moyen d'étendre ma puissance, qui a échappé à mon manque de pénétration. Toi, dis-moi ce que tu veux faire dans notre intérêt mutuel; car si tu réussis à me procurer quelque avantage, le profit en sera commun. Et, d'abord, pour quel motif es-tu venu? quelle a été ton intention? Dis-le hardiment; nous ne romprons point la trêve avant de t'avoir entendu.
De par Zeus! j'en brûle d'envie: j'ai un discours en pâte, que rien ne m'empêche de pétrir. Esclave, apporte une couronne. De l'eau à verser sur les mains! Qu'on me l'apporte vite.
Est-ce que nous allons nous mettre à table, ou quelque chose comme cela?
Non, de par Zeus! mais j'essaie de dire quelque chose de grand, de succulent, qui remue l'âme de ceux qui sont là: tant je souffre pour vous qui, jadis, ayant été rois…
Nous, rois? Et de qui?
Vous! De tout ce qui existe; de moi, d'abord, de celui-ci et de Zeus lui-même; car vous êtes plus anciens et plus vieux que Kronos, que les Titans et que la Terre.
Que la Terre?
Oui, par Apollôn!
De par Zeus! je ne m'en doutais pas.
C'est que tu es un ignorant, un insouciant, et que tu n'as jamais feuilleté Æsopos, qui dit que l'alouette naquit avant tous les autres oiseaux, avant la Terre même; ensuite que son père mourut de maladie; que la Terre n'existait pas encore; qu'il resta cinq jours sans sépulture; et qu'elle, dans cet embarras, ensevelit son père dans sa tête.
Ainsi, le père de l'alouette est maintenant enseveli à Képhalè?
Eh bien! si les oiseaux ont précédé la Terre, précédé les dieux, leur ancienneté ne légitime-t-elle pas leur royauté?
Oui, par Apollôn! Il faut donc absolument que tu aiguises ton bec en vue de l'avenir.
Zeus ne se pressera pas de céder le sceptre au pivert.
Que ce ne soient pas les dieux, mais les oiseaux qui, jadis, aient régné sur les hommes, on en a beaucoup de preuves. Et tout d'abord je vous citerai le coq qui, le premier, a été chef et souverain de tous les Perses, avant Daréios et Mégabyzos: aussi l'appelle-t-on l'oiseau persan, à cause de cette antique souveraineté.
C'est donc pour cela qu'aujourd'hui même, il marche comme le Grand Roi, la tête couronnée, seul entre les oiseaux, de la tiare droite.
Il avait alors tant de vigueur, de grandeur et de puissance, qu'aujourd'hui encore, par un effet de son ancienne force, dès qu'il fait entendre son chant matinal, tous courent à l'ouvrage, forgerons, potiers, corroyeurs, cordonniers, baigneurs, boulangers, armuriers, tourneurs de lyres et de boucliers: ils se chaussent et vont au travail quand la nuit dure encore.
Tu peux m'interroger là-dessus. Il est cause que j'ai eu le malheur de perdre une læna en laine de Phrygia. Invité à un banquet qui se donnait à la ville pour le dixième jour après la naissance d'un enfant, je bois et je m'endors. Alors, avant que les autres se soient assis à table, le coq chante, et moi, croyant qu'il est jour, je sors pour me rendre à Alimos; bientôt, à peine me suis-je glissé hors des murs, qu'un voleur d'habits me frappe d'un coup de bâton dans le dos; je tombe, je veux crier, mais il m'avait subtilisé mon manteau.
Le milan était alors chef et roi des Hellènes.
Des Hellènes?
Et c'est lui qui, le premier, leur apprit, lorsqu'il était roi, à s'incliner devant les milans.
Par Dionysos! un jour que je m'étais incliné de la sorte en voyant un milan, je m'étendis, la bouche ouverte, et j'avalai une obole! Voilà comment je rapportai à la maison mon sac vide.
A leur tour, l'Ægyptos et la Phoenikè tout entière ont eu pour roi le coucou, et quand le coucou criait: «Coucou!» alors tous les Phoenikiens moissonnaient le blé et l'orge dans les champs.
Et de là sans doute le proverbe authentique: «Coucou! Les circoncis aux champs!»
Telle était la force de leur pouvoir, que, dans toutes les villes des Hellènes où il y avait un roi, Agamemnôn ou Ménélaos, un oiseau siégeait sur les sceptres, et partageait les présents offerts au prince.
Eh bien! j'ignorais cela, moi: aussi l'étonnement me prenait quand un Priamos paraissait, dans les tragédies, portant un oiseau qui se dressait pour observer si Lysikratès recevrait quelque présent.
Mais voici le plus fort de tout: Zeus, qui règne aujourd'hui, est représenté ayant un aigle sur la tête, en sa qualité de roi; sa fille porte une chouette, et Apollôn, comme serviteur, un épervier.
Par Dèmètèr! tu dis vrai. Pourquoi ont-ils ces attributs?
Afin que, dans les sacrifices, lorsqu'on dépose entre leurs mains, suivant le rit prescrit, les entrailles des victimes, les oiseaux en aient leur part, même avant Zeus. Pas un homme alors ne jurait par un dieu, mais tous juraient par les oiseaux. Lampôn, aujourd'hui même encore, jure par l'oie quand il fait quelque friponnerie, tellement tout le monde alors vous tenait pour grands et pour saints, tandis qu'on vous traite maintenant d'esclaves, de niais, de Manès; on vous jette des pierres comme à des fous, et, jusque dans les lieux sacrés, il n'y a pas un oiseleur qui ne vous tende lacets, pièges, gluaux, barreaux, réseaux, filets, rets. Une fois pris, ils vous vendent en masse: les acheteurs vous tâtent. Encore, s'ils se contentaient d'agir de la sorte, en vous faisant rôtir et servir, mais ils râpent du fromage, qu'ils mêlent à de l'huile, du silphion et du vinaigre, ils écrasent le tout où ils versent un assaisonnement doux et gras, puis ils vous arrosent de cette sauce bouillante ainsi que des charognes.
Homme, tu viens de nous tenir un bien triste, bien triste langage. Combien je déplore la lâcheté de mes pères, qui ne m'ont pas transmis les honneurs légués par leurs ancêtres! Enfin la divinité et la bonne chance te font venir à moi comme un sauveur. Aussi je te confie mes petits et moi-même en toute sécurité. Mais que faut-il faire? Dis-le-nous maintenant: car la vie sera sans prix pour nous, si nous ne recouvrons pas, de quelque manière, notre souveraineté.
Et d'abord mon avis est qu'il y ait une ville des oiseaux, et que tout l'espace circulaire et intermédiaire soit clos de grosses briques cuites comme à Babylôn.
O Kébryôn! ô Porphyriôn! quel redoutable rempart!
Ensuite, quand le mur sera élevé, on redemandera l'empire à Zeus; et, s'il dit qu'il ne veut pas, s'il ne revient pas tout de suite sur sa décision, il faut lui déclarer la guerre sainte et défendre aux dieux de traverser, en vrais libertins, votre domaine, pour descendre coucher avec des Alkmènès, des Alopès, des Sémélès: s'ils y viennent, mettez le scellé sur leurs instruments de plaisir, afin qu'ils n'en aient plus la jouissance. Pour les hommes, je vous engage à leur dépêcher un autre oiseau, qui leur enjoigne de la part des oiseaux, rois du monde, de sacrifier désormais aux oiseaux et ensuite aux dieux, puis d'adjoindre convenablement à chaque divinité l'oiseau qui aura le plus de rapport avec elle. Sacrifie-t-on à Aphroditè, il faut offrir du froment à la piette. Si on offre une brebis à Poséidôn, il faut donner du froment au canard. Si l'on sacrifie à Hèraklès, il faut sacrifier à la mouette des gâteaux miellés. Si l'on immole un bélier à Zeus, roi des dieux, le roitelet, en sa qualité de roi des oiseaux, devra recevoir, avant Zeus même, le sacrifice d'un moucheron mâle.
Je suis ravi de ce sacrifice d'un moucheron. Qu'il tonne maintenant, le pauvre Zeus!
Mais comment les hommes nous prendront-ils pour des dieux, et non pour des geais, nous qui volons et qui avons des ailes?
Tu extravagues. Hé! de par Zeus! Hermès, tout dieu qu'il est, vole et porte des ailes, ainsi qu'un grand nombre d'autres dieux. Et d'abord la Victoire prend son vol avec des ailes d'or; et, de par Zeus! l'Amour en fait autant. Et Homèros prétend qu'Iris ressemble à une timide colombe.
Et Zeus tonnant ne lance-t-il pas sur nous la foudre ailée?
Si donc les hommes, par ignorance, vous comptent pour rien et ne croient qu'aux dieux de l'Olympos, il faut alors lancer une nuée de moineaux et d'oiseaux granivores qui pillent toutes les semences de leurs campagnes, et que Dèmètèr leur mesure le froment, quand ils seront dans la misère.
Elle ne voudra pas, de par Zeus! mais tu la verras alléguer des prétextes.
En outre, que les corbeaux fondant sur les attelages qui labourent la terre, et sur les troupeaux, leur crèvent les yeux, en manière de preuve, et qu'ensuite le médecin Apollôn les guérisse; on le paie pour cela.
Oh! non, pas avant que j'aie vendu mes deux petits boeufs.
Mais si les hommes vous regardent toi comme dieu, toi comme la vie, toi comme la Terre, toi comme Kronos, toi comme Poséidôn, tous les biens leur arriveront.
De ces biens dis-m'en un seul.
Premièrement les sauterelles ne rongeront plus les vignes en fleurs: un bataillon de chouettes et de crécerelles les dévorera. Les moucherons et les kinips ne mangeront plus les figues: tout cela sera nettoyé par une troupe de grives.
Et pour les enrichir, que ferons-nous? Car chez eux c'est une passion violente.
A ceux qui vous consulteront, on donnera les meilleures mines; on indiquera au devin les marchés avantageux, et il ne périra plus un seul marin.
Comment n'en périra-t-il plus?
Toujours l'oiseau, consulté sur la navigation, répondra: «Aujourd'hui, ne mets pas à la voile, il y aura tempête. Aujourd'hui, mets à la voile, il y aura profit.»
J'achète un bateau et je navigue: je ne veux plus rester chez vous.
Ils indiqueront aux hommes les trésors enfouis par leurs pères; ils savent où est l'argent. Aussi dit-on partout: «Personne ne sait où gît mon trésor, si ce n'est peut-être quelque oiseau.»
Je frète un bateau, j'achète une pioche, et je déterre les vases pleins d'or.
Mais comment leur donner la santé, qui est chez les dieux?
S'ils sont heureux, n'est-ce pas la meilleure santé? Sache-le, un homme malheureux ne se porte jamais bien.
Comment parviendront-ils à la vieillesse? car elle est aussi dans l'Olympos; ou faudra-t-il qu'ils meurent enfants?
Mais, par Zeus! les oiseaux ajouteront trois cents ans à leur vie.
Pris sur qui?
Sur qui? Sur eux-mêmes. Ne sais-tu pas que la corneille babillarde vit cinq âges d'hommes?
Ah! ah! Comme voilà pour nous de bien meilleurs rois que Zeus!
Bien meilleurs, n'est-ce pas? Et d'abord nous n'avons pas besoin de leur bâtir des temples de marbre, ni de les fermer avec des portes d'or: ils habiteront sous l'épaisseur des bois, sous les yeuses; puis les vénérables parmi les oiseaux auront pour temple un olivier. Sans aller à Delphoe ou auprès d'Ammôn, nous leur offrirons ici des sacrifices. Debout parmi les arbousiers et les oliviers sauvages, nous leur présenterons une poignée d'orge ou de blé et nous les prierons, les mains étendues, de nous donner une part de leurs biens, et nous les aurons aussitôt en échange de quelques grains de froment.
O vieillard, qui m'es devenu si cher, après m'avoir été si odieux, il n'est plus possible que je m'écarte désormais volontairement de tes avis. Confiant dans tes paroles, j'ai menacé, j'ai juré que si, lié avec moi par des promesses loyales, sincères, sacrées, tu marches contre les dieux, unis toi et moi par la même pensée, les dieux n'useront pas longtemps le sceptre qui est à moi. Oui, tout ce qu'il faut exécuter par la force, nous nous en chargeons; tout ce qui dépend du conseil et de la délibération repose sur toi.
Non, de par Zeus! ce n'est plus pour nous le moment de sommeiller, ni de temporiser à la façon de Nikias; mais il faut agir au plus vite. Et d'abord entrez dans mon nid, sur ma paille, sur les feuilles sèches que voici, et dites-moi votre nom.
C'est chose facile: mon nom est Pisthétæros.
Et lui?
Evelpidès, du dême de Krios.
Bonne chance à tous les deux!
Nous acceptons l'augure.
Entrez donc.
Allons. Toi, sers-nous de guide.
Allez.
Hé! hé! l'ami! reviens vite sur tes pas. Voyons, voyons, dis-nous un peu. Comment, moi et mon compagnon, vivrons-nous avec vous la gent ailée, étant tous deux sans ailes?
Facilement.
Vois maintenant comme dans les fables æsopiques il est dit que le renard fit un jour imprudemment société avec l'aigle.
Ne crains rien. Vous mangerez d'une certaine racine qui vous donnera des ailes à tous les deux.
Entrons donc. Tiens, Xanthias et toi, Manodoros, prenez notre bagage.
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