Читать книгу «Contes et légendes. 1re Partie» онлайн полностью📖 — Hélène Guerber — MyBook.

LA ROSE MOUSSEUSE. 3

L'Amour alla un jour se promener dans la forêt. C'était un beau jour au mois de Juin. L'Amour se promena longtemps, longtemps. Il se promena si longtemps qu'il se trouva enfin fatigué, bien fatigué.

"Oh!" dit L'Amour, "je suis si fatigué!" Et L'Amour se coucha sur l'herbe verte pour se reposer. Tous les petits oiseaux de la forêt arrivèrent vite, vite pour voir l'Amour. L'Amour était si joli, si blanc et rose. L'Amour avait de si jolis cheveux blonds et de si jolis yeux bleus.

"Oh!" dirent tous les petits oiseaux de la forêt. "Regardez le petit Amour! Comme il est joli! Comme il est blanc et rose! Quel joli Amour! Quels jolis cheveux blonds! Quels jolis yeux bleus!"

Tous les oiseaux se perchèrent sur les branches et commencèrent à chanter en chœur: "Quel joli petit Amour!"

Le petit Amour ferma ses jolis yeux bleus. Le petit Amour s'endormit. Il s'endormit profondément.

Les petits oiseaux continuèrent à chanter, "Quel joli petit Amour!"

Alors le Soleil dit: "Les petits oiseaux de la forêt chantent tous: 'Quel joli petit Amour!' Où est ce joli petit Amour?" et le Soleil entra dans la forêt pour chercher le joli petit Amour.

Le Soleil entra dans la forêt, et, guidé par le chant des petits oiseaux, il arriva bientôt à la place où le joli petit Amour était couché sur l'herbe verte.

"Oh!" dit le Soleil, "Quel joli petit Amour! Comme il est blanc et rose! Quels jolis cheveux blonds! Quelle est la couleur des yeux de ce joli petit Amour?"

Le Soleil était curieux, très curieux, mais la Rose qui était là dit: "Non, non, Soleil, vous êtes curieux, très curieux, mais le joli petit Amour dort. Partez, méchant Soleil, partez vite. L'Amour dort profondément, et les petits oiseaux chantent. Partez!

"Oh non!" dit le Soleil. "Je veux voir quelle est la couleur des yeux de ce joli petit Amour."

"Non, non!" dit la Rose, et elle se pencha sur L'Amour, et elle le protégea. La Rose protégea le petit Amour, et le Soleil, le Soleil curieux, resta dans la forêt, et dit:

"Je veux voir la couleur des yeux de ce joli petit Amour. Je resterai ici, dans la forêt, et quand l'Amour ouvrira les yeux, je serai content, très content."

Le Soleil resta dans la forêt, les oiseaux chantèrent, la Rose protégea l'Amour, et l'Amour dormit profondément.

Enfin l'Amour ouvrit les yeux.

"Oh!" dit le Soleil, "j'ai vu la couleur des yeux de l'Amour. L'Amour a les yeux bleus!"

"Mais oui!" chantèrent les petits oiseaux de la forêt: "L'Amour a les yeux bleus!"

"Oui, certainement," dit la Rose, "L'Amour a les yeux bleus!"

L'Amour regarda le Soleil, et dit: "Oh Soleil" pourquoi êtes-vous entré dans la forêt?"

"Oh!" dit le Soleil, "j'ai entendu les oiseaux qui chantaient: 'Oh, le joli petit Amour'; et je suis entré dans la forêt pour vous voir."

L'Amour dit au Soleil, "Oh Soleil, vous êtes curieux, très curieux."

"Oui," dit le Soleil, "je suis curieux, mais la Rose vous a protégé."

"Merci! chère Rose," dit le joli petit Amour, "merci, merci. Vous êtes bien bonne, chère Rose, et vous êtes aussi belle que bonne. Quelle récompense voulez-vous, chère Rose, vous qui êtes la plus belle de toutes les fleurs?"

"Oh!" dit la Rose. "Donnez-moi un charme de plus!"

"Comment!" dit l'Amour, surpris. "Vous demandez un charme de plus. Impossible! Je vous ai déjà donné tous les charmes. Je vous ai donné une forme parfaite. Je vous ai donné une couleur charmante. Je vous ai donné un parfum délicat. Je vous ai donné tous les charmes et toutes les grâces, et vous demandez un attrait (charme) de plus. Ce n'est pas raisonnable!"

"Oh!" dit la Rose, "raisonnable ou pas raisonnable, je vous demande un attrait de plus, cher Amour. Je vous ai protégé. Récompensez-moi!"

L'Amour dit: "C'est impossible!" Mais la Rose insista. Enfin l'Amour, en colère, dit: "Rose, vous êtes belle, vous êtes la plus belle des fleurs, mais vous n'êtes pas sage (bonne)." Et l'Amour prit de la mousse. Il jeta la mousse sur la Rose, et dit: "Vous ne méritez rien que cela!"

La Rose, couverte de mousse verte, parut plus belle que jamais, et la Rose dit avec joie: "Merci, mon joli petit Amour! Merci, vous m'avez donné une récompense. Vous m'avez donné une grâce de plus." "Oui!" dit l'Amour, surpris. "Je vous ai donné une grâce de plus!"

Le Soleil regarda la Rose, et dit aussi: "Mais oui! la Rose a une grâce de plus." Et tous les petits oiseaux chantèrent: "Mais oui, le joli petit Amour a donné une grâce de plus à la Rose, à la plus belle des fleurs."

Et l'Amour partit en chantant aussi: "La Rose mousseuse est la plus belle des fleurs. Elle est bonne aussi. Elle m'a protégé quand le Soleil est arrivé pour voir la couleur de mes yeux qui sont bleus."

Et depuis ce jour la Rose, cette coquette, a toujours porté un peu de mousse verte.

LES TROIS SOUHAITS. 4

Il y avait une fois un homme qui était très pauvre. Il demeurait avec sa femme dans une misérable petite maison. Tous les jours l'homme allait à la forêt pour couper du bois. Un jour il était dans la forêt et dit: "Je suis bien misérable! Je suis pauvre, je suis forcé de travailler tous les jours. Ma femme a faim, j'ai faim aussi. Oui, je suis bien misérable!"

A cet instant une jolie petite fée parut, et dit: "Mon pauvre homme, j'ai entendu tout ce que vous avez dit. J'ai compassion de vous, et comme je suis fée je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez, et vos trois souhaits seront accordés."

La fée disparut après avoir parlé ainsi, et le pauvre homme resta tout seul dans la forêt. Il était très content maintenant, et dit: "Je vais à la maison. Je vais dire à ma femme qu'une fée m'a accordé trois souhaits."

Le pauvre homme alla à la maison, et dit à sa femme: "Ma femme, je suis très content. J'ai vu une fée dans la forêt. La fée a dit: 'Mon pauvre homme, j'ai compassion de vous. Je suis fée, et je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez.' Ma femme, je suis très content."

"Oh oui," dit la pauvre femme, "je suis très contente aussi. Entrez dans la maison, mon cher ami, et nous parlerons ensemble de la fée et des trois souhaits."

"Certainement," dit l'homme. Il entra dans la maison, s'assit près de la table, et dit: "Ma femme, j'ai faim. Je propose de dîner. Pendant le dîner nous parlerons ensemble de la fée et des trois souhaits."

Le pauvre homme et la pauvre femme s'assirent près de la table et commencèrent à manger et à causer (=parler) ensemble. Le pauvre homme dit: "Ma femme, nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "nous pouvons demander une jolie maison." L'homme dit: "Nous pouvons demander un empire." La femme répondit: "Oui, nous pouvons demander des perles et des diamants en grande quantité." L'homme dit: "Nous pouvons demander une grande famille, cinq fils et cinq filles." "Oh," dit la femme, "je préfère six fils et quatre filles."

L'homme et la femme continuèrent ainsi, leur conversation, mais ils ne pouvaient pas décider quels souhaits seraient les plus sages.

L'homme mangea sa soupe en silence regarda le pain sec, et dit: "Oh! j'aimerais avoir une bonne grosse saucisse pour dîner." Au même instant une grosse saucisse tomba sur la table. L'homme regarda la saucisse avec la plus grande surprise, la femme aussi.

Alors la femme dit: "Oh, mon mari, vous avez été très imprudent. Vous avez demandé une saucisse seulement. Un souhait est accordé. Maintenant il reste seulement deux souhaits." "Oui," dit l'homme, "j'ai été imprudent, mais il y a encore deux souhaits. Nous pouvons demander de grandes richesses et un empire."

"Oui," dit la femme, "nous pouvons demander encore de grandes richesses et un empire, mais nous ne pouvons pas demander dix enfants. Vous avez été si imprudent. Vous avez demandé une saucisse. Vous préférez une saucisse, sans doute, à une grande famille." Et la pauvre femme continua ses lamentations et répéta si souvent: "Vous avez été très imprudent," que l'homme perdit patience et dit: "Je suis fatigué de vos lamentations: je voudrais que cette saucisse fût pendue au bout de votre nez!"

Un instant après la saucisse était pendue au bout du nez de la pauvre femme. La pauvre femme était très surprise, et l'homme aussi. La femme commença à se lamenter encore plus, et dit à son mari: "Ah, mon mari, vous êtes bien imprudent. Vous avez demandé une saucisse, et maintenant vous avez demandé que cette saucisse fût pendue au bout de mon nez. C'est terrible. Deux souhaits sont accordés. Maintenant il reste seulement un souhait!"

"Oui," dit l'homme. "Mais nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "mais j'ai une saucisse pendue au bout du nez. Je suis ridicule. J'étais jolie, maintenant je suis laide, et c'est de votre faute!" et la pauvre femme pleura.

L'homme regarda sa femme, et dit: "Oh, j'aimerais que cette saucisse ne fût pas ici." À l'instant la saucisse disparut, et l'homme et la femme étaient aussi pauvres qu'avant. La femme se lamenta, l'homme aussi, mais les trois souhaits avaient été accordés, et l'homme se trouva obligé de manger son pain sec.

Après le dîner il retourna à la forêt pour couper du bois. Il dit: "Je suis bien bien misérable," mais la fée n'arriva pas, et il resta toujours pauvre. Il n'avait pas de richesses, il n'avait pas d'empire, il n'avait pas de perles, il n'avait pas de diamants, il n'avait pas de fils, il n'avait pas de filles, et il n'avait pas même une saucisse pour son dîner.

Sa femme continua à pleurer, et elle disait tous les jours à son mari: "Ah, si vous n'aviez pas été si imprudent, nous serions riches et contents, et nous aurions une grande famille. Hélas! hélas!"

LE CHAT ET LE RENARD. 5

Un paysan avait un chat qui était très méchant et si désagréable que tout le monde le détestait. Le paysan était fatigué de ce chat, et un jour il le mit dans un grand sac. Le paysan porta le sac dans le bois (la forêt), et quand il fut arrivé à une grande distance de la maison, il ouvrit le sac, et le méchant chat sortit.

Le chat resta dans la forêt, où il trouva une petite cabane. Le chat demeura dans cette cabane et mangea beaucoup de souris et d'oiseaux. Un jour le chat alla se promener dans la forêt et rencontra Mademoiselle Renard. Elle regarda le chat avec curiosité, et dit: "Mon beau monsieur, qui êtes-vous? Que faites-vous dans la forêt?"

"Je suis le bailli de la forêt. Mon nom est Ivan. J'arrive de la Sibérie pour gouverner cette forêt."

"Oh," dit Mademoiselle Renard. "Je vous prie, Monsieur le bailli de la forêt, venez dîner avec moi."

Le chat accepta l'invitation, et au dîner Mademoiselle Renard dit: "Monsieur le bailli, êtes-vous garçon ou marié?"

"Je suis garçon," répondit le chat.

"Et moi, je suis demoiselle. Monsieur le bailli, épousez-moi!"

Le chat consentit à ce mariage, qui fut célébré avec beaucoup de cérémonie. Le lendemain du mariage, le chat dit à sa femme: "Madame Renard, j'ai faim; allez à la chasse et apportez-moi un bon dîner." Madame Renard partit. Elle rencontra le loup, qui dit: "Oh ma chère amie, je vous cherche depuis longtemps en vain. Où avez-vous été?"

"Chez mon mari, le bailli de la forêt, car je suis mariée!"

"Vous, mariée!" dit le loup avec surprise. "J'aimerais faire visite à votre mari."

"Très-bien," dit Madame Renard, "mais comme mon mari est terrible, je vous conseille d'apporter un agneau. Déposez l'agneau à la porte, et cachez-vous; sans cela il vous dévorera."

Le loup courut chercher un agneau pour le chat. Madame Renard continua sa route. Elle rencontra l'ours. L'ours dit: "Bonjour, ma chère amie. D'où venez-vous?"

"De la maison de mon mari," répondit Madame Renard. "Mon mari est le bailli Ivan."

"Oh!" dit l'ours, "permettez-moi de faire visite à votre mari."

"Certainement," répondit Madame Renard, "mais mon mari a la mauvaise habitude de dévorer tous les animaux qu'il n'aime pas. Allez chercher un bœuf. Apportez-le-lui en hommage. Le loup apportera un agneau."

L'ours partit; il alla chercher un bœuf. Il rencontra le loup avec un agneau. Le loup dit: "Mon ami l'ours, où allez-vous?"

"Chez le mari de Madame Renard. Je lui porte un bœuf. Où allez-vous, mon cher loup?"

"Je vais aussi chez le mari de Madame Renard. Je lui porte un agneau. Madame Renard dit que son mari est terrible!"

Les deux animaux continuèrent leur route; ils arrivèrent bientôt près de la maison du chat. Le loup dit à l'ours: "Allez, mon ami, frappez à la porte, et dites au mari de Madame Renard que nous avons apporté un bœuf et un agneau."

"Oh non!" dit l'ours, "j'ai peur. Allez vous-même!"

"Impossible," dit le loup, "mais voilà le lièvre, il ira pour nous."

Le lièvre alla à la cabane. Le loup se cacha sous les feuilles sèches, et l'ours grimpa sur un arbre.

Quelques minutes après Madame Renard arriva avec le chat, son mari. "Oh!" dit le loup à l'ours. "Le mari de Madame Renard est très petit."

"Oui!" dit l'ours avec mépris, "il est en effet fort petit!"

Le chat arriva. Il sauta sur le bœuf, et dit avec colère: "C'est peu, très peu!" "Oh!" dit l'ours avec surprise; "il est si petit, et il a un si grand appétit! Un taureau est assez grand pour quatre ours. Il est terrible en effet!"

Le loup, caché sous les feuilles, trembla. Le chat entendit un petit bruit dans les feuilles. Il pensa qu'une souris était cachée sous les feuilles, et il courut et enfonça ses griffes dans le museau du loup. Le loup pensa que le chat voulait le dévorer, et il partit vite, vite.

Le chat, qui avait peur du loup, sauta sur l'arbre.

"Oh!" dit l'ours. "Le chat m'a vu, il m'a vu, il va me dévorer!" Et l'ours descendit rapidement de l'arbre et suivit le loup. Madame Renard, qui avait tout vu, cria: "Mon mari vous dévorera, mon mari vous dévorera!" L'ours et le loup racontèrent leurs aventures à tous les autres animaux de la forêt, et tous les animaux avaient peur du chat. Mais le chat et Madame Renard étaient très heureux, car ils avaient beaucoup de viande à manger.

BLANCHE-NEIGE. 6

Il y avait un paysan appelé Ivan, sa femme se nommait Marie. Ces paysans n'avaient pas d'enfants, et ils étaient très tristes. Un jour, en hiver, le paysan était assis à la fenêtre. Il vit les enfants du village qui jouaient dans la neige. Les enfants étaient très occupés. Ils faisaient une bonne femme de neige.

Ivan dit à sa femme: "Ma femme, regardez ces enfants, ils s'amusent, ils font une bonne femme de neige. Venez dans le jardin, amusons-nous à faire une bonne femme de neige."

Le paysan et sa femme allèrent dans le jardin, et la femme dit: "Mon mari, nous n'avons pas d'enfants; faisons un enfant de neige."

"Voilà une bonne idée!" dit l'homme. Et il commença à façonner un petit corps, de petites mains, de petits pieds. La femme façonna une petite tête et la plaça sur les épaules de la statue de neige.

Un homme passait sur la route; il les regarda un instant en silence, puis il dit: "Dieu vous aide."

"Merci," dit Ivan.

"Le secours de Dieu est toujours bon à quelque chose," répondit Marie.

"Que faites-vous donc?" demanda le passant.

"Nous faisons une fille de neige," dit Ivan. Et en parlant ainsi il fit le nez, le menton, la bouche et les yeux. En quelques minutes l'enfant de neige était finie. Ivan la regarda avec admiration. Tout à coup il remarqua que la bouche et les yeux s'ouvraient. Les joues et les lèvres changèrent de couleur, et quelques minutes après il vit devant lui une enfant vivante.

"Qui êtes-vous?" dit-il tout surpris de voir une enfant vivante à la place de la petite statue de neige.

"Je suis Blanche-Neige, votre fille," dit l'enfant, et elle embrassa l'homme et la femme, qui commencèrent à pleurer de joie. Les parents conduisirent Blanche-Neige dans la maison, et elle commença à grandir très rapidement.

Toutes les petites filles du village arrivèrent chez le paysan pour jouer avec la charmante petite fille. Elle était si bonne et si jolie. Elle était blanche comme la neige, elle avait les yeux bleus comme le ciel, sa longue chevelure dorée était admirable, et bien que ses joues ne fussent pas aussi roses que celles des autres enfants du village, elle était si douce que tout le monde l'aimait beaucoup.

L'hiver se passa très rapidement, et Blanche-Neige grandit si vite que quand le soleil du printemps fit verdir l'herbe, elle était aussi grande qu'une fille de douze ou treize ans. Pendant l'hiver Blanche-Neige avait toujours été très gaie, mais quand le beau temps arriva elle était toute triste. La mère Marie remarqua sa tristesse, et dit: "Ma chère enfant, pourquoi êtes-vous triste? Êtes-vous malade?" "Non, je ne suis pas malade, ma bonne mère," répondit l'enfant, et elle resta tranquille dans la maison.

Les petites filles du village arrivèrent et dirent: "Blanche-Neige, venez avec nous, venez avec nous, nous allons au bois cueillir des fleurs."

"Voilà une bonne idée!" dit Marie. "Allez au bois avec vos petites amies, mon enfant, allez et amusez-vous bien!"

Les enfants partirent. Elles allèrent au bois, elles cueillirent des fleurs, elles firent des bouquets et des couronnes, et quand le soir arriva elles firent un grand feu.

"Maintenant, Blanche-Neige, regardez bien et faites comme nous," dirent-elles, et elles commencèrent à chanter et à danser. Elles sautèrent aussi l'une après l'autre à travers le feu.7 Tout à coup elles entendirent une exclamation: "Ah!" Toutes les petites filles regardèrent, et un instant après elles remarquèrent que Blanche-Neige n'était plus là.

"Blanche-Neige, où êtes-vous?" crièrent-elles, mais Blanche-Neige ne répondit pas. Les petites filles cherchèrent en vain, elles ne trouvèrent pas leur petite compagne. Ivan, Marie et tous les paysans cherchèrent aussi en vain, car la petite Blanche-Neige s'était changée en une petite vapeur au contact du feu, et elle s'était envolée vers le ciel d'où elle était venue sous la forme d'un flocon de neige.

LES TROIS CITRONS. 8

Il y avait une fois un prince beau comme le jour, riche et aimable. Le roi, son père, désirait beaucoup de le voir marié, et tous les jours il lui disait: "Mon fils, pourquoi ne choisissez-vous pas une femme parmi toutes les belles demoiselles de la cour?" Mais le fils regardait toutes les demoiselles avec indifférence, et refusait toujours de choisir une femme. Enfin, un jour, fatigué des remontrances de son père, il dit:

"Mon père, vous désirez me voir marié. Je n'aime pas les demoiselles de la cour. Elles ne sont pas assez jolies pour me plaire. Je propose de faire un long voyage, tout autour du monde, si c'est nécessaire, et quand je trouverai une princesse, aussi blanche que la neige, aussi belle que le jour, et aussi intelligente et aimable qu'un ange, je la prendrai pour femme, sans hésiter."

Le roi était enchanté de cette décision, dit adieu à son fils, lui souhaita un bon voyage, et le prince partit tout joyeux.

Il commença son voyage gaiement, et alla tout droit devant lui. Enfin il arriva à la mer, où il trouva un beau vaisseau à l'ancre. Il s'embarqua sur ce vaisseau, et quelques minutes après des mains mystérieuses et invisibles levèrent l'ancre, et le vaisseau quitta rapidement le port. Le prince navigua ainsi pendant trois jours. Alors le vaisseau arriva à une île.