M. Le Bris avait un coupé à la porte. Il se fit conduire chez un grand confiseur du boulevard, acheta un coffret en bois de violette, le fit remplir de bonbons, remonta en voiture, et débarqua bientôt à la porte de Mme Chermidy. La belle Arlésienne était propriétaire de sa maison, quoiqu'elle n'occupât que le premier étage. Le concierge était un de ses domestiques, et l'on sonnait deux coups sur un timbre pour lui annoncer chaque visite.
Les portes s'ouvrirent d'elles-mêmes devant le jeune docteur. Un valet de pied lui cueillit son paletot sur les épaules avec tant d'adresse qu'il en sentit à peine le vent. Un autre l'introduisit sans l'annoncer dans la salle à manger. Le comte et Mme Chermidy se mettaient à table. La maîtresse de la maison lui tendit les deux joues, et le comte lui serra cordialement la main.
Le couvert était mis sans nappe sur une table ovale en chêne sculpté. La salle était revêtue de boiseries anciennes et de peintures modernes: un célèbre banquier de la Chaussée-d'Antin, qui maniait la brosse à ses moments perdus, avait offert à Mme Chermidy quatre grands panneaux de nature morte. Le plafond était une copie du Banquet des dieux exécutée à la Farnésine. Le tapis venait de Smyrne, et les jardinières de Macao. Un grand lustre flamand au ventre arrondi, aux bras maigres, s'accrochait impitoyablement au milieu du plafond, sans respect pour l'assemblée des dieux. Deux dressoirs sculptés par Knecht étalaient une profusion de vaisselle, de cristaux et d'argenterie. Sur la table, les réchauds étaient d'argent, le samovar de vermeil, les assiettes de vieux Chine, les flacons de Bohême et les verres de Venise. Les manches des couteaux provenaient d'un service de Saxe commandé par Louis XV.
Si M. Le Bris avait aimé les antithèses, il pouvait faire une comparaison assez intéressante entre le mobilier de la femme Chermidy et celui de Mme de La Tour d'Embleuse. Mais les médecins de Paris sont des philosophes imperturbables qui voyagent entre le luxe et la misère, sans s'étonner de rien, comme ils passent du chaud au froid sans jamais s'enrhumer.
Mme Chermidy était emmaillottée dans une douillette de satin blanc. Dans ce costume, elle ressemblait à une chatte sur un édredon, à un bijou dans un écrin. Vous n'avez rien vu de plus brillant que sa personne, rien de plus moelleux que son enveloppe. Elle avait trente-trois ans, un bel âge pour les femmes qui ont su se conserver. La beauté, le plus périssable de tous les biens d'ici-bas, est celui dont la gestion est la plus difficile. C'est la nature qui la donne; l'art y ajoute peu de chose, mais il faut savoir la conserver. Les prodigues qui la gaspillent et les avares qui n'en font rien arrivent en quelques années au même résultat; la femme de génie est celle qui se gouverne avec une sage économie. Mme Chermidy, née sans passions et sans vertus, sobre de tous plaisirs, toujours calme au fond du cur avec les apparences d'une vivacité méridionale, avait pris soin de sa beauté comme de sa fortune. Elle ménageait sa fraîcheur autant qu'un ténor ménage sa voix. Elle était de ces femmes qui disent des folies à tout propos et qui n'en font qu'à bon escient; fort capable de jeter un million par la fenêtre pour en faire entrer deux par la porte; mais trop prudente pour casser une noisette avec les dents. Ses anciens admirateurs de Toulon auraient eu de la peine à la reconnaître, tant elle avait changé à son avantage. Sans être aussi blanche qu'une Flamande, elle avait trouvé je ne sais où certains reflets nacrés. La santé lui montait aux joues en petits nuages roses; sa bouche mignonne, ronde, épaisse, ressemblait à une grosse cerise que les moineaux ont coupée en la becquetant. Ses yeux pétillaient dans leurs orbites brunes, comme un feu de sarment dans l'être de la cheminée. L'insouciance et la bonhomie formaient sur son visage un masque délicieux. Ses cheveux, d'un noir bleuâtre, plantés tout près des sourcils, se découpaient sur un front pur, comme les ailes d'un corbeau sur la neige de décembre. Tout en elle était jeune, frais et souriant; il eût fallu de bons yeux pour remarquer aux deux coins de cette jolie bouche deux rides imperceptibles, fines comme le cheveu blond d'un nouveau-né, et qui cachaient une ambition insatiable, une volonté de fer, une persévérance chinoise et une énergie capable de tous les crimes.
Ses mains étaient peut-être un peu courtes, mais blanches comme l'ivoire, avec des doigts ronds, onduleux, potelés, aiguisés, et bonne griffe au bout. Son pied était le pied court des Andalouses, arrondi en fer à repasser. Elle le montrait tel qu'il était, et ne faisait pas la sottise de porter des bottines longues. Tout son petit corps était court et rondelet, comme ses pieds et ses mains; la taille un peu épaisse, les bras un peu charnus, les fossettes un peu profondes; trop d'embonpoint, si vous voulez, mais l'embonpoint mignon d'une caille, la rondeur savoureuse d'un beau fruit.
Don Diego la couvait des yeux avec une admiration enfantine. Les amoureux de tout âge ne sont-ils pas des enfants? Suivant les théogonies antiques, l'Amour est un baby de cinq ans et demi, et cependant Hésiode assure qu'il est plus vieux que le Temps.
Le comte de Villanera descend en droite ligne de ces Espagnols chevaleresques jusqu'au ridicule, que le divin Cervantes a raillés, non sans les admirer un peu. Rien en lui ne trahit son origine napolitaine, et l'on dirait que ses ancêtres ont emménagé avec armes et bagages dans la vieille vertu de l'Espagne héroïque. C'est un jeune homme sérieux, roide, froid, un peu guindé, avec un coeur de feu et une âme passionnée. Il parle peu, jamais sans réfléchir, et de sa vie il n'a menti. Il n'aime pas à discuter; partant, il cause mal. Il rit bien rarement, mais son sourire est plein d'une certaine grâce affable qui ne manque pas de grandeur. La gaieté, j'en conviens, siérait mal à sa figure. Essayez de vous représenter don Quichotte jeune et en habit noir. Au premier coup d'oeil on ne remarque que ses longues moustaches noires, pointues, cirées, luisantes. Son long nez se recourbe vigoureusement comme le bec d'un aigle; il a les yeux noirs, les sourcils noirs, les cheveux noirs, le teint uniforme d'une orange de Portugal. Ses dents seraient belles si elles étaient moins longues, et s'il ne fumait pas. Elles sont revêtues d'un émail un peu jaune, mais si solide qu'on en ferait des meules de moulin. Le blanc de ses yeux aussi tire un peu sur le jaune; cependant on ne peut pas nier qu'il n'ait de beaux yeux. Quant à sa bouche, elle est excellente: on aperçoit sous sa moustache deux lèvres roses comme celles d'un enfant. Ses bras et ses jambes, ses mains et ses pieds sont d'une longueur aristocratique. Il a la taille d'un grenadier et la tournure d'un prince.
Que si vous demandez pourquoi un homme ainsi bâti avait pu tomber dans les mains de Mme Chermidy, je répondrai que la dame était plus attrayante et plus habile que Dulcinée du Toboso. Les gens de la trempe de don Diego ne sont pas les plus difficiles à prendre, et le lion se jette au piège plus étourdiment qu'un renard. La simplicité, la droiture et toutes les qualités généreuses sont autant de défauts à notre cuirasse. Un coeur honnête ne se défie pas aisément des calculs et des roueries dont il est incapable, et chacun fait le monde à son image. Si l'on était venu dire à M. Villanera que Mme Chermidy l'aimait par intérêt, il aurait haussé les épaules. Elle ne lui avait rien demandé, et il lui avait tout offert. En acceptant quatre millions, elle lui avait fait une grâce. Il était son obligé pour ces quatre millions.
Au demeurant, à voir les regards qu'il lui lançait par intervalles, il était facile de deviner que toute la fortune des Villanera pouvait changer de mains dans l'espace de huit jours. Un chien couché aux pieds de son maître n'est ni plus attentif, ni plus respectueux qu'il ne l'était. On lisait dans ses grands yeux noirs la reconnaissance passionnée que tout galant homme voue à la femme qui l'a choisi; l'admiration religieuse d'un jeune père pour celle qui lui a donné son enfant. On y voyait enfin comme un désir inassouvi, une humble soumission de la force au caprice, la crainte des refus, une sollicitation inquiète qui prouvait que Mme Chermidy était une femme d'esprit.
Le petit docteur, assis en face du comte, formait avec lui un singulier contraste. M. Le Bris est ce qu'on appelle en France un gentil garçon. Peut-être lui manque-t-il un centimètre ou deux pour atteindre à la taille moyenne, mais il est bien fait et bien pris. Sa figure n'est point sotte, mais je n'ai jamais remarqué s'il avait le nez fait comme ceci ou comme cela. Sa physionomie dit bien des choses, son signalement ne vous apprendrait rien. Il s'habille avec une propreté voisine de l'élégance; ses favoris châtains sont bien taillés, et la raie de ses cheveux se continue derrière la tête. Il n'est pas commun, tant s'en faut, et pourtant il ne ressort pas du commun. Aucune fille à marier ne le refuserait pour son physique, mais je serai bien étonné si l'on se jette à l'eau pour lui. Il prendra du ventre à l'âge de quarante ans.
Je ne connais pas de médecin mieux fait pour la clientèle. Il court matin et soir, du haut en bas de la société, et il est à sa place partout. C'est un Alcibiade bourgeois qui se façonne sans travail aux murs de tout pays. On l'aime au faubourg Saint-Germain pour sa réserve, à la Chaussée-d'Antin pour son esprit, et rue Vivienne pour sa rondeur. Les femmes de tout rang ont travaillé activement à sa renommée, et savez-vous pourquoi? C'est qu'auprès d'une malade jeune ou vieille, laide ou jolie, il témoigne un empressement aimable, une sorte de galanterie mitoyenne qui participe du respect et de l'amour. Il ne s'est jamais expliqué sur la nature de ce sentiment; peut-être aussi ne se l'explique-t-il pas bien à lui-même. Mais toutes les femmes ont pour lui une compassion bienveillante qui peut le mener assez loin.
Ses anciens camarades d'hôpital l'ont surnommé, pour ce motif, la Clef des coeurs. Je sais une maison où on l'appelle, et non sans cause, le Tombeau des secrets. Ses jeunes clients du faubourg Saint-Germain lui reprochent d'entrer tous les soirs dans les coulisses de l'Académie impériale de musique, et l'appellent la Mort aux rats. Mais au foyer de la danse, sa sagesse l'a fait surnommer le Nouveau continent.
«Hé bien, Tombeau des secrets, dit Mme Chermidy avec son petit accent provençal, avez-vous trouvé mon affaire?
–Oui, madame.
–Est-ce la poitrinaire en question?
–Mlle de La Tour d'Embleuse.
–Bon! nous ne nous encanaillons pas. J'avais toujours pris intérêt aux poitrinaires. Des femmes qui toussent! Hé bien, vous voyez, le ciel me récompense.
–Docteur, demanda le comte, avez-vous parlé des conditions?
–Oui, cher comte; on acceptera tout.»
Mme Chermidy poussa un cri de joie: «Affaire bâclée! Vive Paris, où l'on achète les duchesses au comptant!»
Le comte fronça le sourcil. Le docteur reprit vivement:
«Si vous aviez pu venir avec moi, madame, je connais votre coeur: vous auriez pleuré.
–C'est donc bien touchant, une duchesse qui vend sa fille? Un épisode du marché aux esclaves?
–Je dirais plutôt un épisode de la vie des martyrs.
–Vous êtes gentil pour don Diego!»
Le docteur raconta la scène où il avait joué son rôle. Le comte fut ému. Mme Chermidy prit son mouchoir et essuya deux beaux yeux qui n'en avaient pas besoin.
«Je suis bien aise, dit le comte, que cette résolution vienne d'elle. Si les parents avaient accepté d'eux-mêmes, je les aurais peut-être mal jugés.
–Pardon. Avant de les juger, il faudrait savoir s'ils avaient ce matin du pain à la maison.
–Du pain!
–Du pain, sans métaphore.
–Adieu, dit le comte. Je vais souhaiter la bonne année à ma mère. Elle dormait ce matin quand je suis sorti de l'hôtel. Je lui apprendrai l'effet de votre démarche, et je lui demanderai ce qu'il faut faire.
Comment, docteur, il y a des gens qui manquent de pain!
–J'en ai rencontré quelques-uns dans ma vie. Malheureusement je n'avais pas un million à leur offrir comme aujourd'hui.»
Le comte baisa la main de Mme Chermidy et courut à l'hôtel de sa mère.
La jolie femme resta en tête-à-tête avec le docteur.
«Puisqu'il y a des gens qui manquent de pain, dit-elle, allons, docteur, une tasse de café!… Comment pourrai-je bien la voir, cette martyre de la poitrine? Car enfin il faut que je sache à qui je prête mon enfant.
–Mais, par exemple, à l'église, le jour du mariage.
–A l'église! Elle peut donc sortir?
–Sans doute…. en voiture.
–Je la croyais plus avancée que cela.
–Vous vouliez donc un mariage in extremis?
–Non, mais je veux être sûre. Bonté divine! docteur, si elle s'avisait de guérir!
–La Faculté de médecine serait bien étonnée.
–Et don Diego serait bien marié! et je vous tuerais, la Clef des coeurs!
–Hélas! madame, je ne me sens pas en danger.
–Comment, hélas!
–Pardonnez-moi; c'est le médecin qui parlait, et non l'ami.
–Une fois mariée, vous allez encore la soigner?
–Faut-il la laisser mourir sans secours?
–Dame! pourquoi l'épouse-t-on? Ce n'est pas pour qu'elle soit éternelle?»
Le docteur réprima un mouvement de dégoût, et répondit, du ton le plus naturel, en homme dont la vertu n'est pas pédante:
«Mon Dieu! madame, c'est une habitude prise, et je suis trop vieux pour me corriger. Nous autres médecins, nous soignons nos malades comme le chien de Terre-Neuve repêche les noyés. Affaire d'instinct. Un chien sauve aveuglément l'ennemi de son maître. Moi, je soignerai la pauvre créature comme si nous avions tous intérêt à la guérir.»
Après le départ du docteur, Mme Chermidy passa dans son cabinet de toilette et se livra aux mains de sa femme de chambre. Pour la première fois depuis longtemps elle se laissa habiller sans y prendre garde: elle avait bien d'autres soucis! Ce mariage qu'elle avait préparé, cette combinaison savante dont elle s'applaudissait comme d'un trait de génie, pouvait tourner à sa confusion et à sa ruine. Il ne fallait qu'un caprice de la nature ou la stupide honnêteté d'un médecin pour déjouer ses calculs les plus savants et frauder ses plus chères espérances. Elle se prit à douter de tout, de son amant et de son étoile.
Vers trois heures, le défilé des visites commença dans son salon. Elle dut sourire à toutes les paires de favoris qui s'approchèrent de sa jolie figure et s'extasier sur quarante boîtes de bonbons qui sortaient toutes de la même boutique. Elle maudit de bon coeur les aimables importunités du jour de l'an, mais elle ne laissa rien percer du souci qui la rongeait. Tous ceux qui sortirent ensemble de chez elle firent son éloge dans l'escalier.
Elle avait un talent bien précieux chez une maîtresse de maison: elle savait faire causer tout le monde. Elle parlait à chacun de ce qui l'intéressait le plus; elle amenait les gens sur leur terrain. Cette femme sans éducation, trop paresseuse et trop fiévreuse pour garder un livre à la main, se faisait un fonds de connaissances utiles en feuilletant tous ses amis. Ils lui en savaient tous le meilleur gré du monde. Nous sommes ainsi bâtis; nous remercions intérieurement celui qui nous force à débiter notre tirade favorite ou à raconter l'histoire que nous disons bien. Celui qui nous fait montrer notre esprit n'est jamais une bête, et lorsqu'on est content de soi, on n'est mécontent de personne. Les hommes les plus intelligents travaillaient à la réputation de Mme Chermidy, tantôt en lui fournissant des idées, tantôt en disant avec une secrète complaisance:
«C'est une femme supérieure, elle m'a compris.»
Dans le cours de cette après-dînée, elle mit la main sur un homoeopathe en renom, qui soigne les santés les plus illustres de Paris. Elle trouva moyen de le questionner devant sept ou huit personnes sur le point qui la préoccupait.
«Docteur, lui dit-elle, vous qui savez tout, apprenez-moi si l'on guérit les phthisiques?»
L'homoeopathe lui répondit galamment qu'elle n'aurait jamais rien à démêler avec cette maladie-là.
«Il ne s'agit pas de moi, reprit-elle. Je m'intéresse de tout mon coeur à une pauvre enfant dont les poumons sont dans un triste état.
–Envoyez-moi chez elle, madame. Il n'y a pas de guérison impossible à l'homéopathie.
–Vous êtes bien bon. Mais son médecin, un simple allopathe, assure qu'elle n'a plus qu'un poumon. Encore est-il attaqué.
–On peut le guérir.
–Le poumon, soit. Mais la malade?
–La malade peut vivre avec un seul poumon. Cela s'est vu. Je ne vous promets pas qu'elle sera capable de gravir le mont Blanc au pas de course, mais elle vivra tout doucement, pendant plusieurs années, à force de ménagements et de globules.
–C'est un avenir, cela! Je n'aurais jamais cru qu'on pût vivre avec un seul poumon.
–Nous avons des exemples assez nombreux. L'autopsie a démontré….
–L'autopsie! mais on ne fait l'autopsie que des morts!
–Vous avez raison, madame, et j'ai l'air d'avoir dit une sottise. Cependant, écoutez bien ceci. En Algérie, le bétail des Arabes est généralement phthisique. Les troupeaux sont mal soignés, ils passent la nuit dans les champs, et prennent des maladies de poitrine. Nos sujets musulmans ne vont pas chez le vétérinaire: ils laissent à Mahomet le soin de guérir leurs vaches et leurs boeufs. Ils en perdent beaucoup par cette négligence, mais ils ne perdent pas tout. Les animaux guérissent quelquefois, sans le secours de l'art et malgré tous les ravages que la maladie a pu faire dans leur corps. Un de nos confrères de l'armée d'Afrique a vu tuer dans les abattoirs de Blidah des vaches guéries de la phthisie pulmonaire, et qui vivaient depuis plusieurs années avec un seul poumon en très-mauvais état. Voilà l'autopsie dont je voulais parler.
–Je comprends, dit Mme Chermidy. Alors, si l'on tuait toutes les personnes qui vivent dans notre monde, on en trouverait quelques-unes qui n'ont pas les poumons au complet?
–Et qui ne s'en portent pas beaucoup plus mal. Précisément, madame.»
Une heure plus tard, le cercle s'était renouvelé autour de la cheminée du salon. Mme Chermidy vit entrer un vieil allopathe endurci, qui ne croyait pas aux miracles, qui mettait volontiers les choses au pis, et s'étonnait qu'un animal aussi fragile que l'homme pût arriver sans accident jusqu'à la soixantaine.
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