Il changeait de visage. – Il sentait ses veines brûler, sa poitrine s'embraser et ses pieds se glacer. La parole expirait dans sa bouche, la pensée dans son cerveau, il résista un moment.
P. L. JACOB. —La Danse Macabre.
– Mais Pépa, Pépa? – demandai-je encore à mon ami Wolf.
– «Attendez, me répond-il. – Puisque je suis comme à confesse, il faut que je vous dise tout ce qui me passa par la tête dans ce moment diabolique, – et je ne sais pas comment cela se fait, – mais je me rappelle toutes ces idées d'alors, comme si c'était hier. – C'est peut être parce que j'y pense souvent, – voyez-vous, ajouta Wolf après un moment de sombre silence.
« – D'abord la première pensée qui me vint, celle qui fut la base de toutes les autres – fut que je ne partirais pas, – après quoi je pensai que je serais naturellement fusillé net; – ce qui m'était égal, puisque le matin j'étais décidé à me fusiller moi-même si je n'obtenais rien de Pépa. – La question n'était pas là, – elle était dans cet infernal patron de l'amiral. – Il ne fallait pas songer à corrompre ce matelot, – je le connaissais. – Or, lors-même que je refuserais à partir, cet homme allait retourner à mon bord – parler des ordres que je venais de recevoir; et peut-être qu'une fois que mon second et mes officiers en seraient instruits: – de gré ou de force je me verrais obligé de partir… Or vous concevez ce que signifiait pour moi, ce mot, – partir. – Maintenant que vous connaissez Pépa…»
– Je le conçois si bien, dis-je à mon ami Wolf… que je n'ai qu'un regret… – on peut dire cela entre soi… – c'est que votre animal de patron n'ait pas été dévoré par un requin, – ajoutai-je tout bas…
«Vraiment… – me dit Wolf avec un accent singulier. – Pardieu je pensai tout juste comme vous… moi! – quel dommage! me disais-je! comme vous, – car enfin un requin eût dévoré ce patron, je suppose… – eh bien! je n'avais pas de nouvelles de l'amiral, – et je n'étais obligé qu'à partir le lendemain au risque, il est vrai, de rencontrer l'ennemi, mais aussi j'avais ma nuit à moi… une nuit de délices, – et demain au point du jour… – un dernier baiser à Pépa, – et peut-être un combat acharné à soutenir, – un combat enivrant, glorieux comme un combat inégal, concevez-vous… Sortant des bras de Pépa, – un pareil combat où j'aurais joué ma vie avec tant de bonheur et de joie; un combat qui avec cette nuit d'ivresse eût si bien complété ou fini ma vie…»
– C'était admirable en effet… dis-je à Wolf… et sans ce misérable patron…
« – Ah voilà, c'était ce maudit patron, répondit Wolf; – mais j'oubliais de vous dire, ajouta-t-il, – que pendant l'instant qui me suffit pour faire ces mille réflexions sur les ordres de l'amiral, – j'oubliais de vous dire que ma yole n'étant plus soutenue par la voile avait suivi un courant assez fort et qu'elle se dirigeait insensiblement vers un endroit de la rade, rendu extrêmement dangereux par un de ces tourbillons volcaniques si fréquents dans la Méditerranée… et que je fus tiré de ma méditation par un cri du patron… qui ne se défiant de rien, suivant mon canot, auquel il se tenait sans nager, s'était senti tout à coup entraîner par le remous du tourbillon, avait lâché le gouvernail… et tournoyait, au milieu du gouffre… en criant, – jetez-moi un aviron ou je me noie…»
– Je ne pus dire un mot, – et je regardai Wolf en pâlissant, il était impassible et froid.
– Wolf continua d'une voix seulement un peu sourde.
« – Je dois vous avouer que si j'avais suivi mon premier mouvement, j'aurais jeté ma gaffe à cet homme pour lui sauver la vie.»
– Mais le second… Wolf… m'écriai-je… quel fut votre second mouvement.
« – Mon second mouvement, répondit Wolf, —fut de n'en rien faire et de voir, au contraire, cette mort avec joie. – Aussi le patron disparut en m'appelant: —assassin; il avait raison, car sa vie avait été entre mes mains, – et il m'eût été aussi facile de le sauver, – que de boucler mon ceinturon…»
– Je me levai violemment… mais Wolf me retint et me dit en souriant avec amertume.
« – Je vous l'avais bien dit… que j'étais un misérable. Mais, vous, l'homme aux scrupules, descendez dans votre âme intime… tout au fond… déroulez un de ces plis secrets et cachés que l'homme de sang-froid ose à peine interroger… acceptez toutes les chances de ma position, toute l'ivresse de mon amour forcené, auquel j'avais fait le sacrifice de ma vie; – persuadez-vous bien que l'impunité la plus entière m'était assurée, qu'un mystère profond… profond comme le gouffre sans fin qui avait englouti le patron enveloppait mon crime… qui après tout n'était qu'un déni d'humanité; dites-vous bien que le hasard seul avait tout fait, – que je ne connaissais pas cet homme, moi; dites-vous d'ailleurs ces mots devant lesquels se briseraient des vertus bien rudes: —Personne ne pouvait le savoir– car souvent la vertu c'est la peur du scandale; – dites-vous enfin tout ce que je pouvais me dire de consolant dans ma fatale position. – Songez surtout que j'aimais avec fureur, – songez à ce que j'avais été sur le point de perdre et à ce que la mort de cet homme pouvait me rendre… – Une nuit avec Pépa!!! – Et après cela osez me jurer par votre mère que vous n'eussiez pas agi comme moi,» – s'écria Wolf avec un regard perçant et froid qui me traversa le cœur.
– J'ai le courage ou la honte d'avouer que je ne pus trouver un mot à répondre.
Wolf n'ayant pas l'air de s'apercevoir de mon silence continua: —
«Je ne vous parlerai pas de la nuit que je passai avec Pépa, – il y a deux ans de cela, – Pépa est morte, – et pourtant à ce souvenir seul, voyez comme mes artères battent et comme je pâlis… car je le sens, je pâlis encore.
«Le lendemain ce que l'amiral avait prévu arriva, une croisière française était établie au vent de Porto-Venere.
«Je regagnai ma goëlette au point du jour et je dois encore vous avouer que j'eus la plus entière indifférence pour les pauvres gens que j'allais faire hacher par ma désobéissance; car, si j'avais suivi les ordres de l'amiral, nous eussions évité un combat bien meurtrier.
« – Mon équipage était excellent, – j'exaltai encore son courage et nous sortîmes de la passe décidés à nous faire couler, – moi surtout – comme vous pensez. – Ma goëlette marchait comme un poisson, – j'avais des pièces de dix-huit allongées en couleuvrines – nous aperçûmes un brick et une frégate, – le brick au vent, – la frégate sous le vent.
«Le brick nous appuya la chasse et nous joignit. – Après un combat sanglant où je fus blessé deux fois, il nous abandonna presqu'entièrement désemparé. – La frégate dut courir des bordées pour nous atteindre, elle commençait à nous canonner, et c'était fait de nous, je crois, – lorsqu'un coup du sort nous fit la démâter de son grand mât… – Nous n'avions que quelques agrès coupés, – rien d'essentiel d'endommagé. – Nous prîmes chasse à notre tour, et nous ralliâmes l'amiral vers le soir.
« – J'avais quatre-vingts hommes d'équipage et quatre officiers avant le combat. – En arrivant auprès de l'amiral, il ne me restait qu'un aspirant et vingt-trois matelots, – le reste était mort. —
«L'amiral, tout en me félicitant sur mon courage et en me promettant un grade supérieur, ne put s'empêcher de regretter son patron qu'il supposait avoir été dévoré par un requin, ou pris par une crampe avant d'avoir pu gagner mon bord. —
«Quel dommage, me dit-il, – si le malheureux avait réussi à vous porter mes ordres, – nous n'aurions pas à regretter la perte de tant de braves gens… Mais aussi ajouta-t-il par forme de compensation, – nous n'aurions pas à vous féliciter d'un si glorieux combat, capitaine Wolf.
«Deux mois après, le grade de capitaine de frégate, vint me récompenser de ma belle action comme dit le ministre dans sa lettre. —
«Voilà mon histoire, mon cher… avouez donc après cela que je puis parler de dévouement en matière d'amour, – me dit Wolf d'un air tristement moqueur, – puis il ajouta: – Mais voilà nos convives qui montent, où en sont-ils de leur discussion?»
Les convives n'y pensaient ma foi plus. – On convint de se rendre à terre, – comme je me trouvais séparé de Wolf par un groupe, – je fus forcé de me placer dans une embarcation où il n'était pas. – Descendu au débarcadère, ne le rencontrant pas non plus, je supposai qu'il était resté à bord, – enfin pour chasser les idées un peu sombres que m'avait laissées la confidence de mon ami Wolf; j'allai passer la nuit chez une danseuse portugaise appelée Loretta, que j'entretenais assez magnifiquement depuis notre station à Malte.
Le lendemain matin j'étais couché et je m'amusais à tresser les cheveux de Loretta, qu'elle avait fort longs et fort beaux; – lorsque sa camériste vint me prévenir que mon valet de chambre qui savait où me trouver – voulait absolument me parler. – Je me levai, – et il me remit un billet ainsi conçu.
– Je vous attends sur le rempart, en face le palais des Grands-Maîtres, il faut absolument que je vous parle, soyez assez bon pour y venir,
WOLF.
– Qui t'a remis cela, – demandai-je à mon laquais?
– Capitaine, c'est un officier anglais, – un beau, grand jeune homme brun. —
– C'est bien, va m'attendre à bord.
J'embrassai Loretta, et je gagnai le rempart. – Mon ami Wolf s'y trouvait déjà. – Il était un peu pâle, mais il souriait; et sa figure avait même une expression de douceur que je n'avais pas remarqué la veille. —
Il vint à moi, et, me tendant la main: – J'étais sûr de vous voir, me dit-il… tant je comptais sur votre obligeance et sur les effets d'une sympathie que je n'avais ressentie pour personne, je vous jure…
Je lui secouai cordialement la main, et lui demandai à quoi je pouvais lui être utile.
– Mon cher ami, – puisque vous me permettez de vous donner ce nom, – répondit-il, – j'ai d'abord mille excuses à vous faire d'avoir abusé hier de vos moments, pour vous raconter une bien misérable histoire.
– Ma foi, – lui dis-je (et c'était vrai) – que le diable m'emporte si j'y pensais… mais bah… le Madère et le Xérès vous auront poussé au roman, mon cher Wolf… et vous vous serez vanté, – ne parlons plus de cela… encore une fois je l'avais oublié.
– Oh non, ajouta-t-il avec un sourire triste, je ne me suis pas vanté; – tout cela s'est passé comme je vous l'ai dit, – et vous êtes le seul, – ajouta-t-il en attachant sur moi ses grands yeux bleus mélancoliques, – vous êtes le seul qui sachiez cette aventure fatale.
– Et vous pouvez compter sur ma discrétion, répondis-je. – Fausse ou vraie, cette histoire est à jamais perdue dans le plus profond oubli.
– Cela ne peut pas être ainsi, répéta-t-il toujours avec sa voix douce et sonore. – Vous savez qu'hier je vous avais prévenu; désormais ce secret ne peut être possédé que par vous – ou par moi, – par tous deux c'est impossible.
– Mon cher Wolf, est-ce bien sérieusement que vous me dites cela?
– Très sérieusement…
– C'est une plaisanterie.
– Non, mon ami…
– Mais c'est absurde…
– Non ce n'est pas absurde; vous avez un secret qui, divulgué, peut me faire passer pour ce que je suis: —Un meurtrier, – ajouta Wolf péniblement, – puisque je n'ai pu le garder, moi, qu'il intéresse au point que vous devez croire… pourriez-vous le garder, vous, à qui il est indifférent;… ce doute serait trop affreux, or il faut en finir, et il en sera ainsi.
– Voilà qui est fort… – il en sera ainsi parce que vous le voulez, Wolf.
– Sans doute; – puis, me pressant les deux mains, il dit avec tendresse: Ne me refusez pas cela, – ne me forcez pas, je vous en supplie, à un éclat qui vous obligerait bien à m'accorder ce que je vous demande; vous me l'accorderiez pour un autre motif, il est vrai, mais cela serait toujours, n'est-ce pas.
– Allons, il faut nous brûler la cervelle, – parce qu'il vous a plu de me gratifier de votre diable d'aventure… J'y consens, mais c'est désagréable, vous l'avouerez au moins… – dis-je avec humeur, sans pouvoir pourtant me fâcher tout-à-fait.
– Je le conçois, mais c'est comme cela… Pardonnez-moi… mon ami, dit Wolf.
– Pardieu, non; ce sera bien assez de vous pardonner si vous me cassez la tête… car, pour que la plaisanterie soit complète, c'est toujours à cinq pas, et à pair ou non, – j'imagine.
– Toujours… – répéta le damné Wolf, avec sa voix de jeune fille.
– Vos témoins, lui demandai-je…
– Votre voisin de gauche d'hier, me dit-il.
– Aurez-vous vos armes… Wolf?
– Oui, j'aurai les miennes; – ainsi n'apportez pas les vôtres, c'est inutile… à moins pourtant que vous vous défiez…
– Capitaine… lui dis-je très-sérieusement cette fois…
– Pardon, mon ami; mais dites bien à votre témoin que c'est une affaire à mort, inarrangeable, qu'il y a eu des voies de fait.
– Il le faut pardieu bien, m'écriai-je… et à quand cette belle équipée?.. car en vérité, mon ami Wolf, il faut l'avouer, nous sommes aussi fous, tranchons le mot, aussi bêtes que deux aspirants sortant de l'école de marine; mais enfin, à quand?
– Mais, mon Dieu, dans une heure… trouvons-nous aux ruines du vieux port…
– Va pour les ruines du vieux port.
– Votre main, me dit Wolf.
– La voici.
– Vous ne m'en voulez pas au moins, me demanda-t-il encore.
– Parbleu si, je vous en veux, et beaucoup.
Il sourit, me salua de la tête, et nous nous séparâmes.
J'étais revenu à bord pour faire quelques préparatifs, écrire quelques lettres, car en vérité je croyais rêver. – Un capitaine de frégate de mes amis consentit avec peine à me servir de témoin quand il sut quelles étaient les conditions de ce duel meurtrier. – A cinq pas, un pistolet chargé et l'autre non. —
Ce qui me désespérait surtout, c'étaient les véhémentes sorties de mon digne témoin sur ce qu'il appelait ma crânerie. – Vous aurez cherché l'affaire, me disait-il, – comme cette fois à la Martinique. – Vous avez aussi la main trop légère, mon cher ami… il vous arrivera malheur… Quel dommage, un jeune officier d'une si belle espérance… et tutti quanti.
– J'avais beau dire et redire que je n'étais pas l'agresseur, – il me répondait à cela: – Le capitaine Wolf, m'a-t-on dit, ne boit ordinairement que de l'eau; – il est connu pour sa douceur, son humeur triste et solitaire. – Comment diable voulez-vous qu'il se soit grisé et vous ait insulté le premier;… c'est impossible.
– Mais cordieu, Monsieur, m'écriai-je…
– Bon, bon, faites-moi une autre querelle à moi, me répondit l'imperturbable, pour me prouver que vous n'êtes pas querelleur…
– C'était à devenir fou, aussi je me tus. – Je fermai mes lettres, – donnai quelques commissions à mon valet de chambre, – demandai un canot et me dirigeai vers le vieux fort avec mon témoin.
– Quand nous débarquâmes, Wolf y était déjà;… Il vint au-devant de moi; – il n'était plus pâle, ses joues étaient légèrement rosées, ses cheveux soigneusement bouclés, ses yeux brillants, j'avais peu vu d'hommes d'une beauté aussi remarquable.
– Allons donc, paresseux, me dit-il, d'un ton d'amical reproche…
– Chose bizarre, pendant la traversée, j'avais fait tout au monde pour me monter comme on dit, – pour me mettre au niveau de cet horrible combat: – impossible: – j'allais là me brûler la cervelle sans colère, sans haine, sans fiel, sans prétexte, et seulement par point d'honneur, – car je connaissais assez Wolf pour être certain que, si j'eusse refusé le combat, il m'eût contraint à l'accepter par une insulte irréparable. – Aussi j'aimais encore mieux me battre presque sans savoir pourquoi; – sans lui en vouloir; – car malgré son crime je ne le haïssais pas, il s'en faut.
– Oui, je l'avoue, cet être bizarre exerçait sur moi une singulière influence. – Son air triste, sa voix douce, son calme, une inconcevable sympathie de pensées qui s'étaient développées entre nous avant sa maudite confidence; – et puis, enfin, un amour inné chez moi pour tout ce qui est extraordinaire. – Tout cela faisait que je ne pensai pas un instant à la mort qui allait peut-être m'atteindre, occupé que j'étais à m'étonner de tant de choses inconcevables.
– Messieurs, dit mon témoin, – toute représentation est sans doute inutile…
– Inutile! répéta Wolf.
– Vous savez que c'est un assassinat que l'un de vous deux va commettre, dit le témoin de Wolf.
– Nous le savons, – répéta Wolf.
– Allez donc, messieurs, et que Dieu vous pardonne, dit le bon capitaine d'une voix grave.
– Ce témoin de Wolf – mesura cinq pas…
– Mon témoin prit les pistolets que Wolf avait apportés et voulut les visiter.
– Je m'y oppose formellement, Monsieur, – m'écriai-je en l'arrêtant…
– Wolf me prit la main, la serra fortement et me dit: – Capitaine, – bien, – mais j'ai à vous faire une demande: – Vous confiez-vous assez à ma loyauté pour me laisser choisir – quoique ce soient mes armes?
– Avant que nos témoins aient pu rien empêcher – j'avais pris les pistolets et je les présentais à Wolf, – Il en prit un.
– Je pris l'autre.
– Le cœur me battait horriblement.
– Quoique la conduite singulière de Wolf me fît penser que peut-être tout ce duel n'était-il qu'une bizarre et mauvaise plaisanterie, – pourtant je me plaçai en face de Wolf.
– De ma vie je n'oublierai son attitude calme, souriante, je dirai presque heureuse. – Il passa ses doigts dans sa belle chevelure noire, et appuya un instant son front dans sa main comme pour se recueillir, puis levant les yeux au ciel, il y eut dans son regard une expression de reconnaissance ineffable… puis il abaissa les yeux sur moi, – leva son pistolet et m'ajusta.
– Je l'ajustai à mon tour; – les canons des deux pistolets se touchaient presque.
– Êtes-vous prêts, Messieurs, dirent les témoins.
– Oui…
– Mon Dieu, pardonnez-leur, – dit en anglais le vieil officier taciturne, en frappant dans ses mains.
– Nos deux coups partirent ensemble.
– J'eus un moment d'éblouissement, – causé par la flamme et l'explosion du coup de Wolf, – et quand au bout d'une seconde je revins à moi, – je vis nos deux témoins courbés près de Wolf… qui s'appuyait sur son coude…
– Mon Dieu, mon Dieu… Vous l'avez voulu, lui dis-je avec désespoir… car le malheureux était tout sanglant. Vous savez que ce n'est pas moi… Pardon, mon ami… – pardon… pardon… —
– J'ai été l'agresseur, et je suis justement puni, – je vous pardonne ma mort, dit-il d'une voix faible… – Puis s'approchant du mon oreille, – ses derniers mots, que seul j'entendis, furent ceux-ci: – Mes mesures étaient prises pour mourir de votre main… Merci… – oh Pépa!..
– Et puis il mourut.
– Ma balle lui avait traversé la poitrine.
– Je compris alors pourquoi Wolf avait voulu choisir entre les deux pistolets…
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